ins, les desorganisateurs des armees, ils ne cessaient
de faire leurs plaintes au comite, et lui reprochaient meme de ne pas se
declarer assez fortement contre les anarchistes.
Le comite avait donc contre lui les deux nouveaux partis qui commencaient a
se former. Suivant l'usage, ces partis profiterent des evenemens malheureux
pour l'accuser, et tous deux, d'accord pour condamner ses operations, les
critiquerent chacun a sa maniere.
La deroute du 15 a Menin etait deja connue; les derniers revers de la
Vendee commencaient a l'etre confusement. On parlait vaguement d'une
defaite a Coron, a Torfou, a Montaigu. Thuriot, qui avait refuse d'etre
membre du comite de salut public, et qu'on accusait d'etre l'un des
nouveaux moderes, s'eleva, au commencement de la seance, contre les
intrigans, les desorganisateurs, qui venaient de faire, au sujet des
subsistances, de nouvelles propositions extremement violentes. "Nos comites
et le conseil executif, dit-il, sont harceles, cernes par un ramas
d'intrigans qui n'affichent le patriotisme que parce qu'il leur est
productif. Oui, le temps est venu ou il faut chasser ces hommes de rapine
et d'incendie, qui croient que la revolution s'est faite pour eux, tandis
que l'homme probe et pur ne la soutient que pour le bonheur du genre
humain." Les propositions combattues par Thuriot sont repoussees. Briez,
l'un des commissaires envoyes a Valenciennes, lit alors un memoire critique
sur les operations militaires; il soutient qu'on n'a jamais fait qu'une
guerre lente et peu convenable au genie francais, qu'on s'est toujours
battu en detail, par petites masses, et que c'est dans ce systeme qu'il
faut chercher la cause des revers qu'on a essuyes. Ensuite, sans attaquer
ouvertement le comite de salut public, il parait insinuer que ce comite n'a
pas tout fait connaitre a la convention, et que, par exemple, il y avait
eu pres de Douay un corps de six mille Autrichiens, qui aurait pu etre
enleve et qui ne l'avait pas ete. La convention, apres avoir entendu Briez,
l'adjoint au comite de salut public. Dans ce moment, arrivent les nouvelles
detaillees de la Vendee, contenues dans une lettre de Montaigu. Ces details
alarmans excitent un elan general. "Au lieu de nous intimider, s'ecrie un
des membres, jurons de sauver la republique!" A ces mots, l'assemblee
entiere se leve, et jure encore une fois de sauver la republique, quels que
soient les perils qui la menacent. Les membres du comite de salut public,
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