s operations militaires. Troncon-Ducoudray
defendit sa conduite administrative et civile, mais inutilement. Le
tribunal declara le general coupable, a la grande joie des jacobins et des
cordeliers, qui remplissaient la salle, et qui donnerent des signes bruyans
de leur satisfaction. Cependant Custine n'avait pas ete condamne a
l'unanimite. Sur les trois questions, il y avait eu successivement contre
lui dix, neuf, huit voix, sur onze. Le president lui ayant demande s'il
n'avait rien a ajouter, il regarda autour de lui, et ne trouvant pas ses
defenseurs, il repondit: "Je n'ai plus de defenseurs, je meurs calme et
innocent."
Il fut execute le lendemain matin. Ce guerrier, connu par une grande
bravoure, fut surpris a la vue de l'echafaud. Cependant il s'agenouilla au
pied de l'echelle, fit une courte priere, se rassura, et recut la mort avec
courage. Ainsi finit cet infortune general, qui ne manquait ni d'esprit ni
de caractere, mais qui reunissait l'inconsequence a la presomption, et qui
commit trois fautes capitales; la premiere, de sortir de sa veritable ligne
d'operation, en se portant a Francfort; la seconde, de ne pas vouloir y
rentrer, lorsqu'on l'y engageait; et la troisieme, de rester dans la plus
timide inaction pendant le siege de Mayence. Cependant aucune de ces fautes
ne meritait la mort; mais il subit le supplice qu'on n'avait pas pu
infliger a Dumouriez, et qu'il n'avait pas merite comme celui-ci par de
grands et coupables projets. Sa mort fut un terrible exemple pour tous les
generaux, et le signal pour eux d'une obeissance absolue aux ordres du
gouvernement revolutionnaire.
Apres cet acte de rigueur, les executions ne devaient plus s'arreter; on
renouvela l'ordre de hater le proces de Marie-Antoinette. L'acte
d'accusation des girondins, tant demande et jamais redige, fut presente a
la convention. Saint-Just en etait l'auteur. Des petitions des jacobins
vinrent obliger la convention a l'adopter. Il fut dirige non-seulement
contre les vingt-deux et les membres de la commission des douze, mais en
outre contre soixante-treize membres du cote droit, qui gardaient un
silence absolu depuis la victoire de la Montagne, et qui avaient redige une
protestation tres connue contre les evenemens du 31 mai et du 2 juin.
Quelques montagnards forcenes voulaient l'accusation, c'est-a-dire la mort,
contre les vingt-deux, les douze et les soixante-treize; mais Robespierre
s'y opposa, et proposa un moyen terme, ce fut d'envoy
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