epresentant, d'avoir affiche la morgue d'un
tacticien, d'avoir enfin voulu faire prevaloir le systeme des sieges
reguliers sur celui des attaques en masse. Aussitot une enquete fut faite
par les jacobins contre Dubois-Crance, dont l'activite et la vigueur
avaient cependant rendu tant de services a Grenoble, dans le Midi et devant
Lyon. En meme temps, le comite de salut public prepara des decrets
terribles, afin de rendre plus formidable et plus obeie l'autorite de la
convention. Voici le decret qui fut presente par Barrere et rendu
sur-le-champ:
"Art. 1er. Il sera nomme par la convention nationale, sur la presentation
du comite de salut public, une commission de cinq representans du peuple,
qui se transporteront a Lyon sans delai, pour faire saisir et juger
militairement tous les contre-revolutionnaires qui ont pris les armes dans
cette ville.
"2. Tous les Lyonnais seront desarmes; les armes seront donnees a ceux qui
seront reconnus n'avoir point trempe dans la revolte, et aux defenseurs de
la patrie.
"3. La ville de Lyon sera detruite.
"4. Il n'y sera conserve que la maison du pauvre, les manufactures, les
ateliers des arts, les hopitaux, les monuments publics et ceux de
l'instruction.
"5. Cette ville cessera de s'appeler Lyon. Elle s'appellera
_Commune-Affranchie_.
"6. Sur les debris de Lyon sera eleve un monument ou seront lus ces mots:
_Lyon fit la guerre a la liberte, Lyon n'est plus[4]!_"
La nouvelle de la prise de Lyon fut aussitot annoncee aux deux armees du
Nord et de la Vendee, ou devaient se porter les coups decisifs, et une
proclamation les invita a imiter l'armee de Lyon. On disait a l'armee du
Nord: "L'etendard de la liberte flotte sur les murs de Lyon, et les
purifie. Voila le presage de la victoire; la victoire appartient au
courage. Elle est a vous; frappez, exterminez les satellites des
tyrans!.... La patrie vous regarde, la convention seconde votre genereux
devouement; encore quelques jours, les tyrans ne seront plus, et la
republique vous devra son bonheur et sa gloire!" On disait aux soldats de
la Vendee: "Et vous aussi, braves soldats, vous remporterez une victoire;
il y a assez long-temps que la Vendee fatigue la republique; marchez,
frappez, finissez! Tous nos ennemis doivent succomber a la fois: chaque
armee va vaincre. Seriez-vous les derniers a moissonner des palmes, a
meriter la gloire d'avoir extermine les rebelles et sauve la patrie?"
Le comite, comme on voit, n'oubliait r
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