uest de Lyon, et
de maniere a gener les communications de la place avec le Forez. Il fit
approcher le depute Reverchon, qui, a Macon, avait reuni quelques mille
requisitionnaires, et le placa sur le haut de la Saone tout a fait au nord.
De cette maniere, le blocus commencait a etre un peu plus rigoureux; mais
les operations etaient lentes, et les attaques de vive force impossibles.
Les fortifications de la Croix-Rousse, entre Rhone et Saone, devant
lesquelles se trouvait le corps principal, ne pouvaient etre emportees par
un assaut. Du cote de l'est et de la rive gauche du Rhone, le pont Morand
etait defendu par une redoute en fer a cheval, tres habilement construite.
A l'ouest, les hauteurs decisives de Sainte-Foy et Fourvieres ne pouvaient
etre enlevees que par une armee vigoureuse, et pour le moment il ne fallait
songer qu'a intercepter les vivres, a serrer la ville, et a l'incendier.
Depuis le commencement d'aout jusqu'au milieu de septembre, Dubois-Crance
n'avait pu faire autre chose, et a Paris on se plaignait de ses lenteurs
sans vouloir en apprecier les motifs. Cependant il avait cause de grands
dommages a cette malheureuse cite. L'incendie avait devore la magnifique
place de Bellecour, l'arsenal, le quartier Saint-Clair, le port du Temple,
et avait endommage surtout le bel edifice de l'hopital, qui s'eleve si
majestueusement sur la rive du Rhone. Les Lyonnais n'en resistaient pas
moins avec la plus grande opiniatrete. On avait repandu parmi eux la
nouvelle que cinquante mille Piemontais allaient deboucher sur leur ville;
l'emigration les comblait de promesses, sans venir cependant se jeter au
milieu d'eux, et ces braves commercans, sincerement republicains, etaient,
par leur fausse position, reduits a desirer le secours funeste et honteux
de l'emigration et de l'etranger. Leurs sentimens eclaterent plus d'une
fois d'une maniere non equivoque. Precy ayant voulu arborer le drapeau
blanc, en avait bientot senti l'impossibilite. Un papier obsidional ayant
ete cree pour les besoins du siege, et des fleurs de lis se trouvant sur le
filigrane de ce papier, il fallut le detruire et en fabriquer un autre.
Ainsi les Lyonnais etaient republicains; mais la crainte des vengeances de
la convention, et les fausses promesses de Marseille, de Bordeaux, de Caen,
et surtout de l'emigration, les avaient entraines dans un abime de fautes
et de malheurs.
Tandis qu'ils se nourrissaient de l'espoir de voir arriver cinquante mille
Sard
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