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LA CONVENTION NATIONALE A L'ARMEE DE L'OUEST
"Soldats de la liberte, il faut que les brigands de la Vendee soient
extermines avant la fin du mois d'octobre! Le salut de la patrie l'exige;
l'impatience du peuple francais le commande; son courage doit l'accomplir.
La reconnaissance nationale attend a cette epoque tous ceux dont la valeur
et le patriotisme auront affermi sans retour la liberte et la republique."
Des mesures non moins promptes et non moins energiques furent prises a
l'egard de l'armee du Nord, pour reparer l'echec de Menin, et decider de
nouveaux succes. Houchard destitue fut arrete. Le general Jourdan, qui
avait commande le centre a Hondschoote, fut nomme general en chef de
l'armee du Nord et de celle des Ardennes. Il eut ordre de reunir a Guise
des masses considerables pour faire une irruption sur l'ennemi. Il n'y
avait qu'un cri contre les attaques de detail. Sans juger le plan ni les
operations de Houchard autour de Dunkerque, on disait qu'il ne s'etait pas
battu en masse, et on voulait exclusivement ce genre de combat, mieux
approprie, disait-on, a l'impetuosite du caractere francais. Carnot etait
parti pour se rendre a Guise aupres de Jourdan, et mettre a execution un
nouveau systeme de guerre tout revolutionnaire. On venait d'adjoindre trois
nouveaux commissaires a Dubois-Crance, pour faire des levees en masse, et
les precipiter sur Lyon. On lui enjoignait de renoncer au systeme des
attaques methodiques, et de donner l'assaut a la ville rebelle. Ainsi
partout on redoublait d'efforts pour terminer victorieusement la campagne.
Mais les rigueurs accompagnaient toujours l'energie; le proces de Custine,
trop differe au gre des jacobins, etait enfin commence, et conduit avec
toute la violence et la barbarie des nouvelles formes judiciaires. Aucun
general en chef n'avait encore paru sur l'echafaud; on etait impatient de
frapper une tete elevee, et de faire flechir les chefs des armees devant
l'autorite populaire; on voulait surtout que quelqu'un des generaux expiat
la defection de Dumouriez, et l'on choisit Custine, que ses opinions et ses
sentimens faisaient considerer comme un autre Dumouriez. On avait saisi,
pour arreter Custine, le moment ou, charge du commandement de l'armee du
Nord, il etait venu momentanement a Paris concerter ses operations avec le
ministere. On le jeta d'abord en prison, et bientot on demanda et on obtint
le decret de sa translation au tribunal revolutionnaire.
Qu'on
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