s colonnes d'Angers et de
Saumur, en les voyant si nombreux, disaient que c'etait l'armee de Mayence
qui les leur rejetait sur les bras, et se plaignaient de ce plan qui les
exposait a recevoir un ennemi si formidable. Cependant il n'en etait rien,
et les Vendeens etaient partout debout en assez grand nombre pour occuper
les republicains sur tous les points. Ce jour meme, loin de se jeter sur
les colonnes de Rossignol, ils marchaient sur Canclaux: d'Elbee et Lescure
quittaient la Haute-Vendee pour joindre l'armee de Mayence.
Par une singuliere complication d'evenemens, Rossignol, en apprenant les
succes de Canclaux, qui avait penetre jusqu'au centre de la Vendee,
contremande ses premiers ordres de retraite, et enjoint a ses colonnes de
se reporter en avant. Les colonnes de Saumur et d'Angers, placees a sa
portee, agissent les premieres, et escarmouchent, l'une a Doue, l'autre aux
ponts de Ce. Les avantages sont balances. Le 18, celle de Saumur, commandee
par Santerre, veut s'avancer de Vihiers a un petit village nomme Coron.
Artillerie, cavalerie, infanterie, se trouvent, par de mauvaises
dispositions, accumulees confusement dans les rues de ce village qui etait
domine. Santerre veut reparer cette faute et faire reculer les troupes pour
les mettre en bataille sur une hauteur; mais Ronsin, qui, en l'absence de
Rossignol, s'attribuait une autorite superieure, reproche a Santerre
d'ordonner la retraite, et s'y oppose. Dans ce moment, les Vendeens fondent
sur les republicains, un horrible desordre se communique a toute la
division. Il s'y trouvait beaucoup d'hommes du nouveau contingent leve avec
le tocsin; ceux-ci se debandent; tout est entraine et fuit confusement, de
Coron a Vihiers, a Doue et a Saumur. Le lendemain 19, les Vendeens marchent
contre la division d'Angers, commandee par Duhoux. Aussi heureux que la
veille, ils repoussent les republicains jusqu'au-dela d'Erigne, et
s'emparent de nouveau des ponts de Ce.
Du cote de Canclaux, on se bat avec la meme activite. Le meme jour, vingt
mille Vendeens, places aux environs de Torfou, fondent sur l'avant-garde de
Kleber, composee tout au plus de deux mille hommes. Kleber se place au
milieu de ses soldats, et les soutient contre cette foule d'assaillans. Le
terrain sur lequel il se bat est un chemin domine par des hauteurs; malgre
le desavantage de la position, il ne se retire qu'avec ordre et fermete.
Cependant, une piece d'artillerie ayant ete demontee, un peu de confu
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