armee de
Mayence, et ils montrerent ainsi des dispositions qui ne devaient pas faire
esperer de leur part un grand zele a seconder le plan delibere a Saumur.
Ronsin poussa meme la mauvaise volonte jusqu'a interrompre les
distributions de vivres faites a l'armee de Mayence, sous pretexte que, ce
corps passant de l'armee de la Rochelle a celle de Brest, c'etait aux
administrateurs de cette derniere a l'approvisionner. Les Mayencais
partirent aussitot pour Nantes, et Canclaux disposa toutes choses pour
faire executer le plan convenu dans les premiers jours de septembre.
Telle avait ete la marche generale des choses sur les divers theatres de la
guerre, pendant les mois d'aout et de septembre. Il faut suivre maintenant
les grandes operations qui succederent a ces preparatifs.
Le duc d'York etait arrive devant Dunkerque avec vingt-un mille Anglais et
Hanovriens, et douze mille Autrichiens. Le marechal Freytag etait a
Ost-Capelle avec seize mille hommes; le prince d'Orange a Menin avec quinze
mille Hollandais. Ces deux derniers corps etaient places la en armee
d'observation. Le reste des coalises, disperses autour du Quesnoy et
jusqu'a la Moselle, s'elevait a environ cent mille hommes. Ainsi cent
soixante ou cent soixante-dix mille hommes etaient repartis sur cette ligne
immense, occupes a y faire des sieges et a y garder tous les passages.
Carnot, qui commencait a diriger les operations des Francais, avait entrevu
deja qu'il ne s'agissait pas de batailler sur tous les points, mais
d'employer a propos une masse sur un point decisif. Il avait donc conseille
de transporter trente-cinq mille hommes, de la Moselle et du Rhin au Nord.
Son conseil avait ete adopte, mais il ne put en arriver que douze mille en
Flandre. Neanmoins, avec ce renfort et les divers camps places a Gavrelle,
a Lille, a Cassel, les Francais auraient pu former une masse de soixante
mille hommes, et, dans l'etat de dispersion ou se trouvait l'ennemi,
frapper les plus grands coups. Il ne faut, pour s'en convaincre, que jeter
les yeux sur le theatre de la guerre. En suivant le rivage de la Flandre
pour entrer en France, on trouve Furnes d'abord, et puis Dunkerque. Ces
deux villes, baignees d'un cote par l'Ocean, de l'autre par les vastes
marais de la Grande-Moer, ne peuvent communiquer entre elles que par une
etroite langue de terre. Le duc d'York arrivant par Furnes, qui se presente
la premiere en venant du dehors, s'etait place, pour assieger Dunkerque,
sur
|