Colombe, devait tourner
les Espagnols; la seconde, agissant au centre, etait chargee de les
attaquer de front et de les culbuter; enfin la troisieme, operant vers la
gauche, devait se placer dans un bois et leur fermer la retraite. Cette
derniere, commandee par Davoust, attaqua a peine, et s'enfuit en desordre.
Les Espagnols purent alors diriger toutes leurs forces sur les deux autres
colonnes du centre et de la droite. Ricardos, jugeant que tout le danger
etait a droite, y porta ses plus grandes forces, et parvint a repousser les
Francais. Au centre seul, Dagobert, animant tout par sa presence, emporta
les retranchemens qui etaient devant lui, et allait meme decider de la
victoire, lorsque Ricardos, revenant avec les troupes victorieuses a la
gauche et a la droite, accabla son ennemi de toutes ses forces reunies.
Cependant le brave Dagobert resistait encore, lorsqu'un bataillon met bas
les armes, en criant: _Vive le roi!_ Dagobert indigne dirige deux pieces
sur les traitres, et tandis qu'il les foudroie, il rallie autour de lui un
petit nombre de braves restes fideles, et se retire avec quelques cents
hommes, sans que l'ennemi, intimide par sa fiere contenance, ose le
poursuivre.
Certainement ce brave general n'avait merite que des lauriers par sa
fermete au milieu d'un tel revers, et si sa colonne de gauche eut mieux
agi, si ses bataillons du centre ne se fussent pas debandes, ses
dispositions auraient ete suivies d'un plein succes. Neanmoins, la defiance
ombrageuse des representans lui imputa ce desastre. Blesse de cette
injustice, il retourna prendre le commandement subalterne de la Cerdagne.
Notre armee se trouva donc encore refoulee sur Perpignan, et exposee a
perdre l'importante ligne de la Tet.
Le plan de campagne du 2 septembre avait ete mis a execution dans la
Vendee. La division de Mayence devait, comme on l'a vu, agir par Nantes. Le
comite de salut public, qui recevait des nouvelles alarmantes sur les
projets des Anglais sur l'Ouest, approuva tout a fait l'idee de porter les
principales forces vers les cotes. Rossignol et son parti en concurent
beaucoup d'humeur, et ecrivirent au ministere des lettres qui ne faisaient
attendre d'eux qu'une faible cooperation aux plans convenus. La division de
Mayence marcha donc sur Nantes, ou elle fut recue avec de grandes
demonstrations de joie, et au milieu des fetes. Un banquet etait prepare,
et avant de s'y rendre, on preluda au festin par une vive escarmouche avec
l
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