our s'opposer a
l'infamie qui se preparait. Mais les contre-revolutionnaires toulonnais et
marseillais, plus audacieux que jamais, repousserent les reclamations de la
marine, et firent accepter la proposition le 29 aout. Aussitot on donna le
signal aux Anglais. L'amiral Trogoff, se mettant a la tete de ceux qui
voulaient livrer le port, appela a lui l'escadre en arborant le drapeau
blanc. Le brave contre-amiral Saint-Julien, declarant Trogoff un traitre,
hissa a son bord le pavillon de commandement, et voulut reunir la marine
fidele. Mais, dans ce moment, les traitres, deja en possession des forts,
menacerent de bruler Saint-Julien avec ses vaisseaux: il fut alors oblige
de fuir avec quelques officiers et quelques matelots; les autres furent
entraines, sans trop savoir ce qu'on allait faire d'eux. L'amiral Hood, qui
avait long-temps hesite, parut enfin, et, sous pretexte de prendre le port
de Toulon en depot pour le compte de Louis XVII, le recut pour l'incendier
et le detruire.
Pendant ce temps, aucun mouvement ne s'etait opere aux Pyrenees; dans
l'Ouest, on se preparait a executer les mesures decretees par la
convention.
Nous avons laisse toutes les colonnes de la Haute-Vendee se reorganisant a
Angers, a Saumur et a Niort. Les Vendeens s'etaient, dans cet intervalle,
empares des ponts de Ce, et, dans la crainte qu'ils inspirerent, on mit
Saumur en etat de siege. La colonne de Lucon et des Sables etait seule
capable d'agir offensivement. Elle etait commandee par le nomme Tuncq, l'un
des generaux reputes appartenir a l'aristocratie militaire, et dont Ronsin
demandait la destitution au ministere. Aupres de lui se trouvaient les deux
representans Bourdon de l'Oise, et Goupilleau de Fontenay, animes des memes
dispositions et opposes a Ronsin et a Rossignol. Goupilleau surtout, ne
dans le pays, etait porte, par ses relations de famille et d'amitie, a
menager les habitans, et a leur epargner les rigueurs que Ronsin et les
siens auraient voulu exercer.
Les Vendeens, que la colonne de Lucon inquietait, resolurent de diriger
contre elle leurs forces partout victorieuses. Ils voulaient surtout donner
des secours a la division de M. de Roirand, qui, place devant Lucon, et
isolee entre les deux grandes armees de la Haute et de la Basse-Vendee,
agissait avec ses seules ressources, et avait besoin d'etre appuyee. Dans
les premiers jours d'aout, en effet, ils porterent quelques rassemblemens
du cote de Lucon, et furent completem
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