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droite, jusqu'aux montagnes de l'Auvergne. Ils dominaient dans tout le
Forez, y faisaient des incursions frequentes, et allaient s'approvisionner
d'armes a Saint-Etienne. Un ingenieur habile avait eleve autour de leur
ville d'excellentes fortifications; un etranger leur avait fondu des pieces
de rempart. La population etait divisee en deux portions: les jeunes gens
suivaient le commandant Precy dans ses excursions; les hommes maries, les
peres de famille gardaient la ville et ses retranchemens. Enfin, le 8 aout,
Dubois-Crance, qui avait apaise la revolte federaliste de Grenoble, se
disposa a marcher sur Lyon, conformement au decret qui lui enjoignait de
ramener a l'obeissance cette ville rebelle. L'armee des Alpes se composait
tout au plus de vingt-cinq milles hommes, et bientot elle allait avoir sur
les bras les Piemontais, qui, profitant enfin du mois d'aout, se
preparaient a deboucher par la grande chaine. Cette armee venait de
s'affaiblir, comme on l'a vu, de deux detachemens, envoyes, l'un pour
renforcer l'armee d'Italie, et l'autre pour reduire les Marseillais. Le
Puy-de-Dome, qui devait fournir ses recrues, les avait gardees pour
etouffer la revolte de la Lozere, dont il a deja ete question. Houchard
avait retenu la legion du Rhin, qui etait destinee aux Alpes; et le
ministere promettait sans cesse un renfort de mille chevaux qui
n'arrivaient pas. Cependant Dubois-Crance detacha cinq mille hommes de
troupes reglees, et leur joignit sept ou huit mille jeunes
requisitionnaires. Il vint avec ces forces se placer entre la Saone et le
Rhone, de maniere a occuper leur cours superieur, a enlever aux Lyonnais
les approvisionnemens qui leur arrivaient par eau, a conserver ses
communications avec l'armee des Alpes, et a couper celles des assieges avec
la Suisse et la Savoie. Par ces dispositions, il laissait toujours le Forez
aux Lyonnais, et surtout les hauteurs importantes de Fourvieres; mais sa
situation le voulait ainsi. L'essentiel etait d'occuper les deux cours
d'eau et de couper Lyon de la Suisse et du Piemont. Dubois-Crance
attendait, pour completer le blocus, les nouvelles forces qui lui avaient
ete promises et le materiel de siege qu'il etait oblige de tirer de nos
places des Alpes. Le transport de ce materiel exigeait l'emploi de cinq
mille chevaux.
Le 8 aout, il somma la ville; il imposa pour conditions le desarmement
absolu de tous les citoyens, la retraite de chacun d'eux dans leurs
maisons, la reddition
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