de l'arsenal, et la formation d'une municipalite
provisoire. Mais dans ce moment, les emigres caches dans la commission et
l'etat-major continuaient de tromper les Lyonnais, en les effrayant du
retour de la municipalite montagnarde, et en leur disant que soixante mille
Piemontais allaient deboucher sur leur ville. Un engagement, qui eut lieu
entre deux postes avances, et qui fut termine a l'avantage des Lyonnais,
les exalta au plus haut point, et decida leur resistance et leurs malheurs.
Dubois-Crance commenca le feu du cote de la Croix-Rousse, entre les deux
fleuves, ou il avait pris position, et des le premier jour son artillerie
exerca de grands ravages. Ainsi, l'une de nos plus importantes villes
manufacturieres etait reduite aux horreurs du bombardement, et nous avions
a executer ce bombardement en presence des Piemontais, qui allaient
descendre des Alpes.
Pendant ce temps, Carteaux avait marche sur Marseille, et avait franchi la
Durance dans le mois d'aout. Les Marseillais s'etaient retires d'Aix sur
leur ville, et avaient forme le projet de defendre les gorges de Septemes,
a travers lesquelles passe la route d'Aix a Marseille. Le 24, le general
Doppet les attaqua avec l'avant-garde de Carteaux; l'engagement fut assez
vif, mais une section, qui avait toujours ete en opposition avec les
autres, passa du cote des republicains, et decida le combat en leur faveur.
Les gorges furent emportees, et, le 25, Carteaux entra dans Marseille avec
sa petite armee.
Cet evenement en decida un autre, le plus funeste qui eut encore afflige la
republique. La ville de Toulon, qui avait toujours paru animee du plus
violent republicanisme, tant que la municipalite y avait ete maintenue,
avait change d'esprit sous la nouvelle autorite des sections, et allait
bientot changer de domination. Les jacobins, reunis a la municipalite,
etaient dechaines contre les officiers aristocrates de la marine; ils ne
cessaient de se plaindre de la lenteur des reparations faites a l'escadre,
de son immobilite dans le port, et ils demandaient a grands cris la
punition des officiers, auxquels ils attribuaient le mauvais resultat de
l'expedition de Sardaigne. Les republicains moderes repondaient la comme
partout, que les vieux officiers etaient seuls capables de commander les
escadres, que les vaisseaux ne pouvaient pas se reparer plus promptement,
que les faire sortir contre les flottes espagnole et anglaise reunies
serait fort imprudent, et qu'enfin les
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