rgique qu'il a chez Corneille ou sous la plume des soldats qui
finissent par se suicider parce qu'ils s'"ennuient" trop apres leur
fiancee, leur village. L'ennui de Francoise avait ete vite gueri par
Jupien precisement, car il lui procura tout de suite un plaisir aussi
vif et plus raffine que celui qu'elle aurait eu si nous nous etions
decides a avoir une voiture.--"Du bien bon monde, ces Jupien, de bien
braves gens et ils le portent sur la figure." Jupien sut en effet
comprendre et enseigner a tous que si nous n'avions pas d'equipage,
c'est que nous ne voulions pas. Cet ami de Francoise vivait peu chez
lui, ayant obtenu une place d'employe dans un ministere. Giletier
d'abord avec la "gamine" que ma grand'mere avait prise pour sa fille, il
avait perdu tout avantage a en exercer le metier quand la petite qui
presque encore enfant savait deja tres bien recoudre une jupe, quand ma
grand'mere etait allee autrefois faire une visite a Mme de
Villeparisis, s'etait tournee vers la couture pour dames et etait
devenue jupiere. D'abord "petite main" chez une couturiere, employee a
faire un point, a recoudre un volant, a attacher un bouton ou une
"pression", a ajuster un tour de taille avec des agrafes, elle avait
vite passe deuxieme puis premiere, et s'etant faite une clientele de
dames du meilleur monde, elle travaillait chez elle, c'est-a-dire dans
notre cour, le plus souvent avec une ou deux de ses petites camarades de
l'atelier qu'elle employait comme apprenties. Des lors la presence de
Jupien avait ete moins utile. Sans doute la petite, devenue grande,
avait encore souvent a faire des gilets. Mais aidee de ses amies elle
n'avait besoin de personne. Aussi Jupien, son oncle, avait-il sollicite
un emploi. Il fut libre d'abord de rentrer a midi, puis, ayant remplace
definitivement celui qu'il secondait seulement, pas avant l'heure du
diner. Sa "titularisation" ne se produisit heureusement que quelques
semaines apres notre emmenagement, de sorte que la gentillesse de Jupien
put s'exercer assez longtemps pour aider Francoise a franchir sans trop
de souffrances les premiers temps difficiles. D'ailleurs, sans
meconnaitre l'utilite qu'il eut ainsi pour Francoise a titre de
"medicament de transition", je dois reconnaitre que Jupien ne m'avait
pas plu beaucoup au premier abord. A quelques pas de distance,
detruisant entierement l'effet qu'eussent produit sans cela ses grosses
joues et son teint fleuri, ses yeux debordes par un regard comp
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