FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209   210   211   212  
213   214   215   216   217   218   219   220   221   222   223   224   225   226   227   228   229   230   231   232   233   234   235   236   237   >>   >|  
qui ont l'air de comprendre plus vite qu'ils n'enseignent. Mais dites-moi votre nom, mon enfant. --Je m'appelle Joseph. --Joseph qui? --Joseph Haydn. --Je veux me rappeler ce nom, afin de savoir un jour, si vous devenez quelque chose, a quoi m'en tenir sur l'aversion de votre maitre, et sur l'interet que m'inspire votre histoire. Continuez-la, je vous prie." Le jeune Haydn reprit en ces termes, tandis que Consuelo, frappee Du rapport de leurs destinees de pauvres et d'artistes, regardait attentivement la physionomie de l'enfant de choeur. Cette figure chetive et bilieuse prenait, dans l'epanchement du recit, une singuliere animation. Ses yeux bleus petillaient d'une finesse a la fois maligne et bienveillante, et rien dans sa maniere d'etre et de dire n'annoncait un esprit ordinaire. LXV. "Quoi qu'il en soit des causes de l'antipathie de maitre Reuter, il me la temoigna bien durement, et pour une faute bien legere. J'avais des ciseaux neufs, et, comme un veritable ecolier, je les essayais sur tout ce qui me tombait sous la main. Un de mes camarades ayant le dos tourne, et sa longue queue, dont il etait tres-vain, venant toujours a balayer les caracteres que je tracais avec de la craie sur mon ardoise, j'eus une idee rapide, fatale! ce fut l'affaire d'un instant. Crac! voila mes ciseaux ouverts, voila la queue par terre. Le maitre suivait tous mes mouvements de son oeil de vautour. Avant que mon pauvre camarade se fut apercu de la perte douloureuse qu'il venait de faire, j'etais deja reprimande, note d'infamie, et renvoye sans autre forme de proces. "Je sortis de maitrise au mois de novembre de l'annee derniere, a sept heures du soir, et me trouvai sur la place, sans argent et sans autre vetement que les mechants habits que j'avais sur le corps. J'eus un moment de desespoir. Je m'imaginai, en me voyant gronde et chasse avec tant de colere et de scandale, que j'avais commis une faute enorme. Je me mis a pleurer de toute mon ame cette meche de cheveux et ce bout de ruban tombes sous mes fatals ciseaux. Mon camarade, dont j'avais ainsi deshonore le chef, passa aupres de moi en pleurant aussi. Jamais on n'a repandu tant de larmes, jamais on n'a eprouve tant de regrets et de remords pour une queue a la prussienne. J'eus envie d'aller me jeter dans ses bras, a ses pieds! Je ne l'osai pas, et je cachai ma honte dans l'ombre. Peut-etre le pauvre Garcon pleurait-il ma disgrace encore plus que sa chevelure
PREV.   NEXT  
|<   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209   210   211   212  
213   214   215   216   217   218   219   220   221   222   223   224   225   226   227   228   229   230   231   232   233   234   235   236   237   >>   >|  



Top keywords:
maitre
 

ciseaux

 

Joseph

 

enfant

 

pauvre

 

camarade

 

suivait

 

maitrise

 

heures

 
trouvai

derniere

 

sortis

 

novembre

 

infamie

 

apercu

 

mouvements

 

ouverts

 
douloureuse
 
vautour
 
renvoye

reprimande

 

venait

 

proces

 

enorme

 

regrets

 

eprouve

 

remords

 

prussienne

 
jamais
 

larmes


pleurant
 
aupres
 

Jamais

 
repandu
 
Garcon
 
pleurait
 

disgrace

 

chevelure

 
encore
 
cachai

gronde
 

voyant

 

chasse

 
colere
 
commis
 

scandale

 

imaginai

 

desespoir

 

mechants

 

vetement