ns le bal echappee
A tes doigts inconstants.
Adorables frissons de l'amoureuse fievre,
Ramiers qui descendez du ciel sur une levre,
Baisers acres et doux,
Chutes du dernier voile, et vous cascades blondes,
Cheveux d'or, inondant un dos brun de vos ondes
Quand vous connaitrons-nous?
Enfant, je les connais tous ces plaisirs qu'on reve;
Autour du tronc fatal l'antique serpent d'Eve
Ne s'est pas mieux tordu.
Aux yeux mortels, jamais dragon a tete d'homme
N'a d'un plus vif eclat fait reluire la pomme
De l'arbre defendu.
Souvent, comme des nids de fauvettes farouches,
Tout prets a s'envoler, j'ai surpris sur des bouches
Des nids d'aveux tremblants,
J'ai serre dans mes bras de ravissants fantomes,
Bien des vierges en fleur m'ont verse les purs baumes
De leurs calices blancs.
Pour en avoir le mot, courtisanes rusees,
J'ai presse, sous le fard, vos levres plus usees
Que le gres des chemins.
Egouts impurs, ou vont tous les ruisseaux du monde,
J'ai plonge sous vos flots; et toi, debauche immonde,
J'ai vu tes lendemains.
J'ai vu les plus purs fronts rouler apres l'orgie
Parmi les flots de vin, sur la nappe rougie;
J'ai vu les fins de bal
Et la sueur des bras, et la paleur des tetes
Plus mornes que la mort sous leurs boucles defaites
Au soleil matinal.
Comme un mineur qui suit une veine infeconde,
J'ai fouille nuit et jour l'existence profonde
Sans trouver le filon.
J'ai demande la vie a l'amour qui la donne,
Mais vainement; je n'ai jamais aime personne
Ayant au monde un nom.
J'ai brule plus d'un coeur dont j'ai foule la cendre,
Mais je restai toujours comme la Salamandre,
Froid au milieu du feu.
J'avais un ideal frais comme la rosee,
Une vision d'or, une opale irisee
Par le regard de Dieu;
Femme, comme jamais sculpteur n'en a petrie,
Type reunissant Cleopatre et Marie,
Grace, pudeur, beaute;
Une rose mystique, ou nul ver ne se cache,
Les ardeurs du volcan et la neige sans tache
De la virginite!
Au carrefour douteux, Y grec de Pythagore,
J'ai pris la branche gauche et je chemine encore
Sans arriver jamais.
Trompeuse volupte, c'est toi que j'ai suivie,
Et peut-etre, o vertu! l'enigme de la vie;
C'est toi qui la savais.
Que n'ai-je, comme Faust, dans ma cellule sombre,
Contemple sur le mur la tremblante penombre
Du microcosme d'or!
Que
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