tique
Qui fait venir l'Esprit.
Eh bien! Scientia, ta maitresse adoree
A tes chastes desirs s'est-elle enfin livree?
Ou, comme au premier jour,
N'en es-tu qu'a baiser sa robe ou sa pantoufle,
Ta poitrine asthmatique a-t-elle encor du souffle
Pour un soupir d'amour?
Quel sable, quel corail a ramene ta sonde?
As-tu touche le fond des sagesses du monde?
En puisant a ton puits,
Nous as-tu dans ton seau fait monter toute nue
La blanche Verite jusqu'ici meconnue?
Arbre, ou sont donc tes fruits?
FAUST.
J'ai plonge dans la mer sous le dome des ondes;
Les grands poissons jetaient leurs ondes vagabondes
Jusques au fond des eaux;
Leviathan fouettait l'abime de sa queue,
Les Syrenes peignaient leur chevelure bleue
Sur les bancs de coraux.
La seiche horrible a voir, le polype difforme,
Tendaient leurs mille bras, le caiman enorme
Roulait ses gros yeux verts;
Mais je suis remonte, car je manquais d'haleine;
C'est un manteau bien lourd pour une epaule humaine
Que le manteau des mers!
Je n'ai pu de mon puits tirer que de l'eau claire;
Le Sphinx interroge continue a se taire;
Si chauve et si casse,
Helas! j'en suis encore a peut-etre, et que sais-je?
Et les fleurs de mon front ont fait comme une neige
Aux lieux ou j'ai passe.
Malheureux que je suis d'avoir sans defiance
Mordu les pommes d'or de l'arbre de science!
La science est la mort.
Ni l'upa de Java, ni l'euphorbe d'Afrique,
Ni le mancenilier au sommeil magnetique.
N'ont un poison plus fort.
Je ne crois plus a rien. J'allais, de lassitude,
Quand vous etes venus, renoncer a l'etude
Et briser mes fourneaux.
Je ne sens plus en moi palpiter une fibre,
Et comme un balancier seulement mon coeur vibre
A mouvements egaux.
Le neant! Voila donc ce que l'on trouve au terme!
Comme une tombe, un mort, ma cellule renferme
Un cadavre vivant.
C'est pour arriver la que j'ai pris tant de peine,
Et que j'ai sans profit, comme on fait d'une graine,
Seme mon ame au vent.
Un seul baiser, o douce et blanche Marguerite,
Pris sur ta bouche en fleur, si fraiche et si petite,
Vaut mieux que tout cela.
Ne cherchez pas un mot qui n'est pas dans le livre;
Pour savoir comme on vit n'oubliez pas de vivre.
Aimez, car tout est la!
VI.
La spirale sans fin dans le vide s'enfonce;
Tout autour, n'attendant qu'une faus
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