nts que le jaspe ou l'agate,
Pendent languissamment;
Sa main laisse echapper une fleur qui se fane,
Et, ployee a son dos, son aile diaphane
Reste sans mouvement.
Plus sombres que la nuit, plus fixes que la pierre,
Sous leur sourcil d'ebene et leur longue paupiere
Luisent ses deux grands yeux,
Comme l'eau du Lethe qui va muette et noire,
Ses cheveux debordes baignent sa chair d'ivoire
A flots silencieux.
Des feuilles de cigue avec des violettes
Se melent sur son front aux blanches bandelettes,
Chaste et simple ornement;
Quant au reste, elle est nue, et l'on rit et l'on tremble
En la voyant venir; car elle a tout ensemble
L'air sinistre et charmant.
Quoiqu'elle ait mis le pied dans tous les lits du monde
Sous sa blanche couronne elle reste infeconde
Depuis l'eternite.
L'ardent baiser s'eteint sur la levre fatale
Et personne n'a pu cueillir la rose pale
De sa virginite.
C'est par elle qu'on pleure et qu'on se desespere:
C'est elle qui ravit au giron de la mere
Son doux et cher souci;
C'est elle qui s'en va se coucher, la jalouse,
Entre les deux amants, et qui veut qu'on l'epouse
A son tour elle aussi.
Elle est amere et douce, elle est mechante et bonne;
Sur chaque front illustre elle met la couronne
Sans peur ni passion.
Amere aux gens heureux et douce aux miserables,
C'est la seule qui donne aux grands inconsolables
Leur consolation.
Elle prete des lits a ceux qui, sur le monde,
Comme le Juif errant, font nuit et jour leur ronde
Et n'ont jamais dormi.
A tous les parias elle ouvre son auberge,
Et recoit aussi bien la Phryne que la vierge,
L'ennemi que l'ami.
Sur les pas de ce guide au visage impassible,
Nous marchons en suivant la spirale terrible
Vers le but inconnu,
Par un enfer vivant sans caverne ni gouffre,
Sans bitume enflamme, sans mers aux flots de soufre,
Sans Belzebuth cornu.
Voici contre un carreau comme un reflet de lampe
Avec l'ombre d'un homme. Allons, montons la rampe,
Approchons et voyons.
Ah! c'est toi, docteur Faust! Dans la meme posture
Du sorcier de Rembrandt sur la noire peinture
Aux flamboyants rayons.
Quoi! tu n'as pas brise tes fioles d'alchimiste,
Et tu penches toujours ton grand front chauve et triste
Sur quelque manuscrit!
Dans ton livre, aux lueurs de ce soleil mystique,
Quoi! tu cherches encor le mot cabalis
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