a. Cependant, je suis pret a
recommencer la lutte, quand il le voudra. Mais, qu'il n'attende pas
quelque moment favorable a ses desseins caches. Je me tiendrai toujours
sur mes gardes, en ayant l'oeil sur lui. Qu'il n'envoie plus sur la
terre la conscience et ses tortures. J'ai enseigne aux hommes les armes
avec lesquelles on peut la combattre avec avantage. Ils ne sont pas
encore familiarises avec elle; mais, tu sais que, pour moi, elle est
comme la paille qu'emporte le vent. J'en fais autant de cas. Si je
voulais profiter de l'occasion, qui se presente, de subtiliser ces
discussions poetiques, j'ajouterais que je fais meme plus de cas de la
paille que de la conscience; car, la paille est utile pour le boeuf qui
la rumine, tandis que la conscience ne sait montrer que ses griffes
d'acier. Elles subirent un penible echec, le jour ou elles se placerent
devant moi. Comme la conscience avait ete envoyee par le Createur, je
crus convenable de ne pas me laisser barrer le passage par elle. Si elle
s'etait presentee avec la modestie et l'humilite propres a son rang, et
dont elle n'aurait jamais du se departir, je l'aurais ecoutee. Je
n'aimais pas son orgueil. J'etendis une main, et sous mes doigts broyai
les griffes; elles tomberent en poussiere, sous la pression croissante
de ce mortier de nouvelle espece. J'etendis l'autre main, et lui
arrachai la tete. Je chassai ensuite, hors de ma maison, cette femme, a
coups de fouet, et je ne la revis plus. J'ai garde sa tete en souvenir
de ma victoire ... Une tete a la main, dont je rongeais le crane, je me
suis tenu sur un pied, comme le heron, au bord du precipice creuse dans
les flancs de la montagne. On m'a vu descendre dans la vallee, pendant
que la peau de ma poitrine etait immobile et calme, comme le couvercle
d'une tombe! Une tete a la main, dont je rongeais le crane, j'ai nage
dans les gouffres les plus dangereux, longe les ecueils mortels, et
plonge plus bas que les courants, pour assister, comme un etranger, aux
combats des monstres marins; je me suis ecarte du rivage, jusqu'a le
perdre de ma vue percante; et, les crampes hideuses, avec leur magnetisme
paralysant, rodaient autour de mes membres, qui fendaient les vagues avec
des mouvements robustes, sans oser approcher. On m'a vu revenir, sain et
sauf, dans la plage, pendant que la peau de ma poitrine etait immobile et
calme, comme le couvercle d'une tombe! Une tete a la main, dont je
rongeais le crane, j'ai franchi les marches
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