elon cette
meme theorie, est vouee a la ruine."
Or, ceci n'est autre chose qu'une simple duperie, (_Bauernfaengerei_) a
la maniere de Vollmar et de Schonlank. Cela fait gagner des voix aux
elections, Engels est bien force de le reconnaitre et le fait
loyalement: "Ils s'efforcent, autant que possible, a gagner les voix du
petit paysan, pour les prochaines elections generales. Et ils ne peuvent
atteindre ce but que par des promesses generales et risquees, pour la
defense desquelles ils se voient obliges de formuler des considerants
theoriques plus risques encore. En y regardant de plus pres on voit que
ces promesses generales se contredisent elles-memes (l'assurance de
vouloir conserver un etat de choses que l'on declare impossible) et que
les autres mesures, ou bien seront absolument derisoires (lois contre
l'usure) ou repondront aux exigences generales des ouvriers, ou bien que
ces reglements ne profiteront qu'a la grande propriete terrienne, ou
encore seront de ces reformes dont la portee n'est d'aucune importance
pour l'interet du petit paysan. De sorte que la partie directement
pratique du programme pallie de soi-meme la premiere tendance marquee et
reduit les grands mots a aspect dangereux des considerants a un
reglement tout a fait inoffensif."
Il y a encore un danger dans cette methode. Car si nous reussissons
ainsi a gagner le paysan, il se revoltera contre nous des qu'il verra
que nos promesses ne se realisent pas. "Mous ne pouvons considerer comme
un des notres le petit paysan qui nous demande d'eterniser sa propriete
parcellaire, pas plus que le petit patron qui essaie de toujours rester
patron."
Il serait difficile d'imaginer une critique plus vehemente et nous
sourions lorsque nous voyons Engels flatter les freres francais: "Je ne
veux pas abandonner ce sujet sans exprimer la conviction, qu'au fond les
redacteurs du programme de Nantes sont du meme avis que moi. Ils sont
trop intelligents pour ne pas savoir que ces memes terrains qui
actuellement sont propriete parcellaire, sont destines a devenir
propriete collective. Ils reconnaissent eux-memes que la propriete
parcellaire est condamnee. L'expose de Lafargue au congres de Nantes
confirme du tout au tout cette opinion. La contradiction dans les termes
du programme indique suffisamment que ce que les redacteurs ne disent
n'est pas ce qu'ils voudraient dire. Et s'ils ne sont pas compris, et si
leurs expressions sont mal interpretees, comme cela est arri
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