u fantome supreme
de la theologie contre Dieu", c'est-a-dire l'Eglise, et la "revolte de
chacun contre la tyrannie des hommes, contre l'autorite tant
individuelle que sociale, representee et legalisee par l'Etat", nous
pouvons le suivre. Nous croyons que la probabilite de conflit croit en
proportion du degre de developpement des individus.
Tachons maintenant d'avoir assez d'espace, assez de liberte pour chaque
individu, de maniere a ce qu'ils ne se heurtent pas et que chacun trouve
son propre terrain d'activite, et nous ferons disparaitre une des
pierres d'achoppement de l'humanite. Il est facile de philosopher
la-dessus, mais dans la realite on verra que la liberte absolue est
impossible dans l'humanite et qu'il faut chercher une limite que chacun
puisse accepter pour sa liberte personnelle; et si cette limite ne
convient pas, on doit en donner une autre ou prouver que l'on peut s'en
passer, mais alors on doit fournir de meilleurs arguments que les
phrases de Bakounine.
Ainsi, pour l'avenir, la question se pose: "Quelle place l'individu
prendra-t-il dans la societe?" Cette question sera decisive, et il
vaudra toujours mieux l'attaquer en face.
Que de choses oubliees parce qu'elles n'etaient plus en correlation avec
le monde moderne! Comme le dit Goethe: "Tout ce qui nait vaut qu'il
disparaisse", c'est-a-dire rien n'est durable et tout ce qui nait porte
en soi le germe de sa decomposition. Les formes et systemes surannes
s'aneantissent, non parce qu'ils sont combattus par des arguments, mais
parce que de nouvelles situations sont nees auxquelles ils ne
s'adaptent pas et qui empechent par consequent leur viabilite. Dans la
lutte pour la vie plusieurs croyances n'existent plus et celles-la
seules se sont maintenues qui ont pu s'adapter aux situations nouvelles.
Si l'homme a besoin d'une religion--et il y a des gens qui pretendent
que l'homme est un animal religieux--et que les anciennes religions sont
malades, mourantes ou mortes, comme c'est le cas pour les religions
existantes, il nous faut une religion nouvelle s'adaptant aux nouvelles
situations. Impossible de precipiter la marche de la nature: c'est un
enfant faible que celui qui nait avant terme.
Il en est de meme des systemes politiques et economiques. Ils deviennent
surannes et a de nouvelles conditions de vie il faut de nouvelles formes
de vie.
Le developpement de la civilisation a ete compare avec raison a une
spirale. L'humanite, en apparence, est ar
|