pouvoir de ce suffrage.
Les faits sont la: qu'on examine les deux pays ou le suffrage universel
fonctionne depuis longtemps, favorise dans son exercice par une
plenitude de liberte dont nous ne jouissons pas en France. Lorsque la
Suisse a voulu echapper a l'invasion clericale, lorsque les Etats-Unis
ont voulu supprimer l'esclavage, ces deux reformes dans ces pays de
droit electoral n'ont pu sortir que de l'emploi de la force; la guerre
du Sonderbund et la guerre de secession sont la pour le prouver."
Mais quand on est candidat au siege de depute, de telles declarations
sont nuisibles au succes, et nous ne sommes pas surpris de voir le
candidat Deville abjurer solennellement les erreurs (?) de sa jeunesse.
Quant a la petite bourgeoisie, elle lui a pardonne ses violences
d'antan, car elle estime qu'un converti vaut mieux que cent autres qui
ont besoin de conversion.
"Imaginez un candidat, qui aspire a la Chambre, et dise franchement aux
electeurs: qu'on le deplore ou non, la force est le seul moyen de
proceder a la renovation economique de la societe ... Les
revolutionnaires n'ont pas plus a choisir les armes qu'a decider du jour
de la revolution. Ils n'auront a cet egard qu'a se preoccuper d'une
chose, de l'efficacite de leurs armes, _sans s'inquieter de leur
nature_. Il leur faudra evidemment, afin de s'assurer les chances de
victoire, n'etre pas inferieurs a leurs adversaires et, par consequent,
_utiliser toute les ressources que la science met a la portee de ceux
qui ont quelque chose a detruire._ Sont mal venus a les blamer ceux qui
les forcent a atteindre leur niveau, qui, dans notre siecle dit
civilise, president aux boucheries humaines, repandent le sang
periodiquement, et s'attachent a perfectionner les engins de
destruction."
Est-ce assez clair?
Les revolutionnaires doivent utiliser toutes les ressources que la
science met a la portee de ceux qui ont quelque chose a detruire, cela
veut dire que la chimie et en general la science donne aux ouvriers tout
ce dont ils ont besoin pour la destruction de la societe. C'est un appel
formel a la force, a la destruction et, si on voulait juger suivant la
loi criminelle, c'est a M. Deville qu'on donnerait une place sur le banc
des accuses.
Au temps dont nous parlons, le meme Deville ne voulait pas
perfectionner, mais supprimer l'Etat "qui n'est que l'organisation de la
classe exploitante pour garantir son exploitation et maintenir dans la
soumission ses explo
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