ocial-democrates allemands. Nommez un penseur de valeur apres les deux
maitres Marx et Engels. Il semble que le dernier mot de toute sagesse
ait ete dit par eux et qu'apres eux la doctrine se soit cristallisee en
un dogme comme dans l'eglise chretienne. Les principaux ecrivains du
parti social-democrate sont des commentateurs des maitres, des
compilateurs, mais non des penseurs independants. Et quelle mediocrite!
Ne comprend-on pas qu'une doctrine cristallisee est condamnee a perir de
stagnation car la stagnation est le commencement de la mort? Dans les
dernieres annees on n'a fait que reediter les oeuvres de Marx avec de
nouvelles prefaces d'Engels ou les oeuvres d'Engels lui-meme, mais on
cherche en vain un livre de valeur, une idee nouvelle dans ce parti qui
se prepare a conquerir le pouvoir public.
Mill dit que le devoir de l'education est de developper les vertus de
l'individu comme celles de la societe. Chacun a le plus grand interet a
amener son propre bien-etre et c'est pourquoi chacun demande de la
societe l'occasion d'user de la vie dans son propre interet. Et quand il
existe un droit, ce n'est pas celui d'opprimer une autre individualite
mais de maintenir la sienne. Qui vient a l'encontre de cette these qu'un
individu n'est pas responsable de ses actes vis-a-vis de la societe
quand ses actes ne mettent en cause que ses propres interets? Le droit
de la societe est seulement un droit de defense pour se maintenir.
Prenez par exemple la vaccination obligatoire. C'est une atteinte a la
liberte individuelle. L'Etat n'a pas le droit de m'obliger de faire
vacciner mes enfants, car contre l'opinion de la science officielle que
la vaccination est un preservatif de la variole, il y a l'opinion de
beaucoup de medecins qui nient les avantages de la vaccination et, pis
encore, qui craignent les consequences de cette inoculation, par
laquelle beaucoup de maladies sont repandues. Plus tard on rira de cette
contrainte soi-disant scientifique, et on parlera de la tyrannie qui
obligeait chacun a se soumettre a cette operation. On met un emplatre
sur la plaie au lieu de s'attaquer a la cause, et l'on se satisfait
ainsi.
Mais comme Mill le dit tres bien: "le principe de la liberte ne peut pas
exiger qu'on ait la liberte de n'etre plus libre: ce n'est pas exercer
sa liberte que d'avoir la permission de l'aliener." C'est pourquoi on ne
doit jamais accepter la doctrine d'apres laquelle on peut prendre des
engagements irrevocabl
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