ont ou pretendent etre de vrais chretiens, et
l'un apres l'autre ils battent en breche les principes du Christ, ou du
moins ce qui est considere comme etant de lui.
Comparez a la realite la loi des dix commandements! Quel contraste!
"Dieu en vain tu ne prendras", ce qui, en d'autres mots, signifie: Tu ne
jureras pas; ce commandement a ete rendu plus comprehensible encore par
les paroles du Christ: Que ton "oui" soit oui et ton "non" non;
autrement, c'est mal. Celui qui refuse de preter serment est bafoue et
voit nombre de relations se detourner de lui.
"Tes pere et mere honoreras", dit le commandement. Mous en avons dit
quelques mots precedemment.
"Les dimanches tu garderas",--et les ouvriers sont condamnes a un
travail excessif, qui ne laisse a la majorite d'entre eux aucun jour de
repos. S'ils demandent a leurs patrons l'introduction de ce principe,
ils sont renvoyes.
"Homicide point ne feras",--et tous les peuples chretiens sont armes
jusqu'aux dents pour s'entretuer. Malheur a celui qui refuse de
s'exercer dans l'art de tuer, on lui rendra la vie impossible. Les
pretres de l'eglise meme benissent les armes et les drapeaux avant la
bataille.
"L'oeuvre de chair ne desireras qu'en mariage seulement",--et les
rapports matrimoniaux sont tels qu'on peut affirmer sans crainte qu'il y
a deux sortes de prostitution: la prostitution extra-conjugale et la
prostitution intra-conjugale, car le mariage a ete avili a une
prostitution legale. Dans le mariage, lorsque l'argent prend la place de
l'amour, il est inevitable que la prostitution en forme le complement.
"Tu ne voleras pas",--et nous vivons dans une societe a laquelle
s'applique parfaitement ce que Burmeister dit des Bresiliens: "Chacun
fait ce qu'il croit pouvoir faire impunement, trompe, vole, exploite son
prochain autant que possible, assure qu'il est que les autres en
agissent de meme envers lui."
"Point de faux serment ne feras",--et chaque jour nous voyons les hommes
s'entre-nuire par de faux serments.
C'est une lutte generale de tous contre tous et ou l'on ne craint pas de
faire appel aux moyens les plus vils.
"Bien d'autrui ne desireras",--et cela dans une societe ou, par la
misere des uns, les appetits des autres prennent de dangereuses
proportions, de maniere que chacun est expose aux convoitises de son
prochain.
Toutes les morales prescrivent quantite de commandements ou plutot
d'interdictions. Il est impossible d'etablir ainsi une base
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