plement exclue! Comme on fait deja fi de la liberte
dans ces congres ou l'on ne dispose encore que de peu de pouvoir! Et
qu'y fait-on de la soi-disant dictature du proletariat? On peut s'ecrier
sans arriere-pensee: Adieu liberte ... Sur ce terrain-la on, a plutot
recule qu'avance et telle societe possederait deja, a sa naissance, les
germes de sa decomposition. C'est surtout sur le terrain intellectuel
que toute contrainte doit etre abolie car des que la libre expression
des idees est entravee, on nuit a la societe. Mill dit a ce sujet[62]:
"Le mal qu'il y a a etouffer une opinion reside en ce que par la
l'humanite est spoliee: la posterite aussi bien que la generation
actuelle, ceux qui ne preconisent pas cette idee encore plus que ceux
qui en sont partisans. Si une opinion est vraie, ils n'auront pas
l'occasion d'echanger une erreur contre une verite; et si elle est
fausse, ils y perdront un grand avantage: une conception plus nette, une
impression plus vivante de la verite, jaillie de sa lutte avec
l'erreur." Examinons n'importe quelle question: la nourriture, la
vaccine, etc. La grande masse, ainsi que la science, pretend que la
nourriture qui convient le plus a l'homme est un melange de mets a base
de viande et de vegetaux. Pourra-t-on me forcer a renoncer au
vegetarisme pur, puisque celui-ci me parait meilleur? N'aurai-je pas la
liberte de travailler a sa diffusion? Dois-je me soumettre parce que mes
idees dietetiques sont des heresies pour les autres? Il en est de meme
de la vaccine. Lorsque toute la Faculte considere la vaccine comme un
preservatif contre la petite verole et que je considere ce moyen comme
un danger, peut-on me forcer a renier mon opinion et a me soumettre a
une pratique que j'abhorre? Il a ete prouve maintes fois que l'heresie
d'un individu etait la religion de l'avenir. S'il ne lui est pas
possible de se faire entendre, la science y perd et l'humanite ne peut
profiter des progres de l'esprit librement developpe.
Les critiques du socialisme concernent specialement le socialisme
autoritaire, preconise surtout par les social-democrates allemands. A ce
point de vue on comprend le livre de Richter[63] et sa critique atteint
le but pour autant qu'elle s'adresse au socialisme autoritaire. Mais son
grand defaut est de considerer un courant du socialisme--et non le
meilleur--comme _le_ socialisme.
En Allemagne et partout ou les marxistes sont en majorite ils donnent a
entendre qu'on n'obtiendra la j
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