ant, non parce qu'ils sont consanguins, mais parce
que la mere a toujours soigne l'enfant. C'est une question d'habitude et
la tyrannie des habitudes et coutumes est encore plus grande que celle
des lois. (Songez par exemple a la puissance de la mode, a laquelle
personne n'est force de se soumettre, mais a laquelle chacun obeit.) Si
l'amour rend aveugle, c'est evidemment parce qu'il a tort. Les parents
sont quelquefois tellement aveugles qu'ils ne voient pas les defauts de
leurs enfants--quelquefois leurs propres defauts--et ne font rien pour
les corriger. D'autres parents sont injustes envers leurs enfants pour
ne pas avoir l'air de les favoriser; cela aussi est blamable. Nous
pensons que le principe _mes enfants_, impliquant une idee de propriete
privee, devra disparaitre completement et faire place au principe: _nos
enfants_.
Mais il serait insense d'obliger les meres a se separer de leurs
enfants, car par la on ferait naitre dans le coeur maternel un sentiment
d'inimitie. Non, elles doivent en arriver, par suite d'une instruction
appropriee, a se separer de plein gre de leurs enfants et a comprendre
qu'elles-memes ne pourraient jamais les entourer d'aussi bons soins que
la collectivite; par elle les enfants seraient mieux traites,
s'amuseraient davantage et comme, dans l'avenir, le nombre des meres
instruites et sensees ne peut qu'augmenter, elles prouveront leur
veritable amour maternel en se preoccupant plus du bien-etre de leur
enfant que de leur propre plaisir. Non par contrainte (car il est
probable que quelques-uns des partisans du principe s'y opposeraient des
qu'on exercerait une contrainte quelconque), mais librement.
Ainsi encore pour d'autres choses.
Combien nous sommes redevables a l'initiative privee, poussee par
l'interet! Kropotkine en a cite quelques exemples heureux, comme la
Societe de sauvetage, fondee par libre entente et initiative
individuelle. Le systeme du volontariat y fut applique avec succes.
Autre exemple: c'est la Societe de la Croix-Rouge, qui soigne les
blesses. L'abnegation des hommes et des femmes qui s'engagent
volontairement a faire cette oeuvre d'amour, est au-dessus de tout
eloge. La ou les officiers de sante salaries s'enfuient ainsi que leurs
aides, les volontaires de la Croix-Rouge restent a leur poste au milieu
du sifflement des balles et exposes a la brutalite des officiers
ennemis.
Pour l'autoritaire, "l'ideal, c'est le major du regiment, le salarie de
l'Etat. Au d
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