condition sociale de la classe ouvriere, de hausser l'industrie,
l'agriculture, le commerce et les communications, dans le cadre de
l'ordre actuel de l'Etat et de la societe. Cette nouvelle definition de
la position de la social-democratie, qui ecarte naturellement toute
aspiration vers l'Etat futur, s'accorde tout a fait avec la position de
la democratie bourgeoise, en ce qui concerne le contenu du programme.
Nous n'approuvons pas tous les details du nouveau programme, mais cette
position elle-meme peut etre acceptee pour tout parti avance, qui veut
etre social ... La social-democratie montre sa bonne volonte, pour
cooperer a l'amelioration des conditions actuelles."
La critique du programme dans les journaux social-democrates a ete dure
et surtout dans le sens desapprobatif. Dans un des journaux (Sachsische
Arbeiterzeitung) on a demande: "qu'est-ce qu'on trouve de socialiste
dans ce projet? Les desiderata du programme peuvent tous etre acceptes
par la democratie agraire."
La question agraire etait d'une importance telle que Frederic Engels se
crut oblige de s'en occuper et, dans un interessant article, il traita
du probleme agraire en France et en Allemagne[44].
Quand on lit cet article, on admire l'habilete avec laquelle Engels,
tout en menageant leur susceptibilite, critique les marxistes francais
au sujet de leur programme pour les travailleurs agraires. Quelle
difference dans les procedes. Si Eugene Duehring avait ose proposer la
moitie des mesures adoptees par les marxistes francais dans leur congres
de Mantes (1894), Engels l'eut cloue au pilori comme ignorant et
imbecile. Mais lorsqu'il s'agit des marxistes francais, lesquels, en ce
qui concerne l' "embourbement", ont depasse depuis longtemps leurs
freres allemands, Engels applique la methode que les Anglais appellent
_the give-and-take-criticism_ et distribue tour a tour des coups et des
caresses. Le lecteur attentif y decouvre entre les lignes l'enumeration
de toutes les fautes commises. Mais a chaque bout de phrase, Engels,
misericordieux, ajoute: "Nos amis francais ne sont pas aussi mechants
qu'ils en ont l'air." Engels enumere leurs demandes en faveur des petits
agriculteurs;
"Achat par la commune de machines agricoles et leur location au prix de
revient aux travailleurs agricoles;
"Creation d'associations de travailleurs agricoles pour l'achat des
engrais, de grains, de semences, de plantes, etc., et pour la vente des
produits;
"Suppression
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