eformes
pratiques_ qui pourraient etre realisees immediatement dans la societe
actuelle. Ainsi se rencontrerent de fait deux elements absolument
heterogenes: d'un cote les communistes purs, acceptant les
"considerants", sans d'ailleurs s'occuper des "reformes pratiques" et,
d'autre part, les partisans de ces reformes, lesquels, sans y attacher
la moindre valeur, acceptaient aussi les "considerants", en meme temps
que le "programme pratique". Par suite du developpement des idees,
l'illogisme de cette situation se manifesta de plus en plus et,
finalement, les vrais socialistes et les reformateurs se separerent[46].
Voila la lutte qui se livre entre les differentes tendances dans le
parti socialiste meme.
Et voyez les beaux resultats auxquels on arrive!
Dans tel "considerant" on declare que la propriete parcellaire est
irremediablement condamnee a disparaitre, et aussitot apres on affirme
qu'au socialisme incombe l'imperieux devoir de maintenir en possession
de leur morceau de terre les petits paysans producteurs, et de les
proteger contre le fisc, l'usure et la concurrence des grands
cultivateurs[47].
On pense ainsi conduire la population agricole a l'ideal collectiviste:
la terre au paysan.
Sans insister davantage sur l'illogisme de cette formule, a laquelle
nous preferons celle-ci: la terre a tous, nous croyons cependant devoir
faire remarquer que la realisation de ces voeux nous eloignerait plus
que jamais de l'ideal.
Toutes ces reformes, en effet, ont pour but de prolonger
artificiellement l'existence des petits agriculteurs; des laboureurs
salaries, des veritables travailleurs de la terre, il est a peine fait
mention.
De simples radicaux pourraient parfaitement souscrire a un tel
programme, qui est tout plutot que socialiste.
Il est temps de se mettre en garde!
On veut donc sauver ce qui est irremissiblement perdu!
Quelle logique!
Il est assez naturel que Engels finisse par s'en apercevoir et qu'il
s'ecrie: "Combien aisement et doucement on glisse une fois que l'on est
sur la pente. Si maintenant le petit, le moyen agriculteur d'Allemagne
vient s'adresser aux socialistes francais pour les prier d'intervenir en
sa faveur aupres des social-democrates allemands afin que ceux-ci le
protegent pour pouvoir exploiter ses domestiques et ses servantes et
qu'il se base, pour justifier cette intervention, sur ce qu'il est
lui-meme victime de l'usurier, du percepteur, du speculateur en grains
et du mar
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