avec sa queue. Rejetez le projet et
epargnez-nous la honte de faire notre entree dans les campagnes comme
l'abbe de Buerger: "retourne sur son ane, avec la queue dans la main au
lieu de la bride."
Kautsky secondant Schippel emit l'opinion que les social-democrates
scindaient leur propre parti avec un tel programme, car ils commencaient
par declarer qu'on ne peut pas sauver les petits paysans, puisqu'ils
sont condamnes impitoyablement a mort, et leur offraient ensuite un
programme agraire, panacee de salut. "Le systeme actuel de la propriete
fonciere conduit a la devastation, a la rapine du sol.
Chaque amelioration de la production agricole dans la societe actuelle
est une amelioration des moyens d'exploitation du sol. Et pour obtenir
ces resultats, dont l'avantage est problematique nous prenons le chemin
glissant du socialisme d'Etat."
Tres bien, seulement nous disons que la social-democratie allemande
s'est avancee deja beaucoup dans cette direction comme la
social-democratie francaise et belge.
Quand nous voulons "agir positivement pour la defense des paysans, il
ne nous reste que le socialisme d'Etat, et la commission agraire a
accepte cette consequence." On disait meme: "quand nous acceptons les
propositions de la commission, nous sommes les defenseurs du paysan
comme proprietaire."
Les social-democrates, defenseurs des proprietaires, qui pouvait penser
a cela il y a quelques annees!
Liebknecht suivit sa methode ordinaire. Il commenca par dire qu'il ne
s'agissait pas des principes, mais seulement de la tactique. On connait
l'elasticite de ce "soldat de la revolution", qui a dit qu'il change de
tactique vingt-quatre fois par jour, si cela lui semble bon. Comme
jongleur habile il change une question de principe en une question de
tactique, et le tour est joue. Il marchait d'accord avec Bebel et
disait: "Quiconque ne veut pas democratiser dans le cadre des relations
existantes, doit ecarter toute la seconde partie de notre programme."
Eh bien, les socialistes hollandais, quoique rarement d'accord avec
Liebknecht, avaient deja rejete cette seconde partie longtemps avant le
conseil correct de Liebknecht.
A la fin de la discussion on a renvoye la question aux Calendes
grecques. Mais nous croyons que Bebel a raison, quand il dit: A quoi
bon? on ne vide pas une question en la remettant. Non, elle reviendra
jusqu'a ce que la social-democratie ait decide qu'elle passe a l'ordre
du jour, c'est-a-dire qu'elle
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