ues du nom
glorieux de Macchabees du Canada.
A une epoque comme la notre, ou l'on a sagement reconnu l'importance des
entreprises coloniales et des etablissements lointains; dans un temps
on l'on revient a ces oeuvres, on peut trouver interessant et
souverainement utile de considerer comment une domination si grande a
ete conquise, etablie et developpee.
Les premiers temps de l'occupation ont ete largement exposes dans des
ouvrages considerables, comme ceux du P. Charlevoix, de M. Faillon,
de M. Garneau, de M. Ferland; enfin dans les oeuvres des premiers
navigateurs eux-memes: Jacques Cartier, Champlain, et M. de
Poutrincourt, qui ont redige leurs memoires. Mais quand on arrive a la
periode de l'accroissement meme de la Nouvelle-France, a partir de 1680,
il est necessaire de reunir, de rassembler les documents innombrables
dissemines dans un nombre infini d'ouvrages.
Pour bien connaitre ces temps de transition, ou la petite colonie du
Saint-Laurent atteignit l'etendue d'une domination presque aussi vaste
que l'Europe, il faut commencer par etudier quelques-uns des hommes
d'Etat et des hommes de guerre qui ont eu part a ces changements
extraordinaires.
Or, incontestablement, l'homme dont il faudrait d'abord s'occuper, c'est
celui qui a ete le plus remarquable de tous, celui qui a eu la vie la
plus aventureuse et la destinee la plus glorieuse, qui a joue le role
le plus eminent, pendant trente ans, dans les plus grands evenements du
pays. Celui-la, c'est l'illustre chevalier d'Iberville, de la famille
des Le Moyne; et nous croyons qu'il serait indispensable de le faire
connaitre avant tous.
D'Iberville etait ne a Montreal, en 1662, dans la maison de son pere,
Charles Le Moyne, sur la rue Saint-Joseph, ou se trouve actuellement le
bureau de la Fabrique de l'eglise Notre-Dame. Il a eu la gloire d'etre
associe aux plus grands evenements de ces premieres annees, et on peut
dire qu'il y a eu la part principale.
Il s'agissait de conquerir les richesses de cet immense continent, et
ces forets dix fois seculaires qui couvraient au nord des cent mille
lieues carrees, et ces regions ou se trouvent les pelleteries les plus
belles qu'il y ait au monde, et ces courants mysterieux de l'Ocean
allant porter chaque annee sur les cotes de l'Atlantique des millions
de bancs de poissons pour la subsistance de l'univers, et enfin ces
contrees du sud avec leurs sites enchanteurs, un climat delicieux, une
fertilite incomparable et
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