ontre eux quatre expeditions.
L'une devait partir de Montreal avec M. d'Ailleboust et M. de
Sainte-Helene; l'autre, de Trois-Rivieres avec M. Hertel et son fils, le
lieutenant La Freniere; la troisieme avec M. de Portneuf, fils du baron
de Becancourt, de Quebec; enfin la quatrieme avec les sauvages
abenaquis de la mission de Lorette, qui devaient aller rejoindre leurs
compatriotes des rives de l'Atlantique.
La premiere expedition partit de Montreal a la fin de janvier 1690. Les
deux commandants, d'Ailleboust et de Sainte-Helene, avaient avec eux des
officiers capables: d'Iberville, qui avait suggere l'expedition, et de
Bienville, son frere; MM. de Montigny, Le Ber du Chesne, le frere de
mademoiselle Jeanne Le Ber, et enfin M. de Repentigny.
Ils avaient 210 hommes, dont 90 sauvages, et ils devaient se rendre a
Albany. Les ordres de M. de Frontenac etaient absolus; il fallait faire
comprendre aux Anglais qu'on etait determine a en venir aux dernieres
extremites. Mais de grandes difficultes survinrent: le temps devint
excessivement froid, les chemins etaient affreux, les hommes se
trouverent accables de fatigue. Sur les representations des sauvages, on
decida de ne pas aller plus loin que la petite ville de Schenectady, ou
l'on arriva le 8 de fevrier, au commencement de la nuit. Les habitants
reposaient dans la securite la plus complete; ils avaient laisse les
portes ouvertes, avec deux statues de neige en guise de sentinelles.
Le village fut entoure, les habitations envahies, 60 habitants furent
tues et 80 faits prisonniers.
D'Iberville fit epargner le gouverneur, Alexandre Glen, pour le
recompenser d'avoir sauve la vie a des prisonniers francais en
differentes circonstances. Un seul Francais fut tue, et M. de Montigny
blesse. Puis les Francais, s'etant reposes, jugerent a propos de revenir
sur leurs pas.
Le second detachement, conduit par Hertel, quitta Trois-Rivieres le 28
janvier. Il comptait 24 Francais et 25 sauvages. Apres deux mois de
marche, il s'avanca jusqu'a Salmon-Falls, au centre de la colonie
anglaise, et apres plusieurs engagements, il s'empara de cette station,
apres avoir tue 140 ennemis. Il y eut, du cote des Francais, plusieurs
blesses et plusieurs tues, parmi lesquels le lieutenant La Freniere.
Le troisieme detachement, parti de Quebec avec M. de Portneuf, s'avanca
jusqu'a la baie de Casco avec les Canadiens, les Acadiens et les
Abenaquis. Il prit le fort Loyal et extermina la garnison.
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