enefices d'une expedition dont il n'avait
pas voulu partager les dangers. M. d'Iberville, tout en reconnaissant
l'injustice de cette reclamation, etait dispose a ceder, par respect
pour l'autorite; mais il n'en fut pas de meme de ses gens, qui
refuserent d'ecouter de telles pretentions. Ils declarerent que si le
gouverneur voulait avoir sa part, il n'avait qu'il aller la chercher
lui-meme dans les stations ou il restait quelque chose. Ils citaient
parmi celles-ci le port de Rognouse, ou on savait qu'il y avait cent
hommes, de defense avec des provisions abondantes.
[Illustration: Les navires...]
QUATRIEME EXPEDITION A LA BAIE D'HUDSON.
Les batiments etaient au nombre de trois principaux: d'Iberville
commandait le _Pelican_, vaisseau de 50 canons et de 150 hommes
d'equipage; M. de Serigny, le _Profond_, et M. de Boisbriand, le
_Wesph_. L'equipage etait reparti sur deux autres petits batiments,
le _Palmier_ et _l'Esquimau_, charges de vivres. L'escadre avait,
outre les hommes d'equipage, 250 combattants. Les batiments etaient
approvisionnes de tout ce qui etait necessaire pour cas expeditions
du nord: des mousquets, des haches d'armes, des harpons, des
grappins, des couvertures de laine, des fourrures, des armes
particulieres pour combattre les baleines. La navigation avait cela
de particulier que jusqu'a l'entree de la baie d'Hudson, on pouvait
rencontrer les glaces venant du pole, tandis que, plus loin, ces
glaces diminuaient a cause de la chaleur du Gulf-Stream, qui quitte
les cotes de l'Amerique en cet endroit pour traverser l'Atlantique.
M. de Brouillan, irrite, fit emprisonner quelques-uns des opposants,
et chercha a separer M. de Montigny de M. d'Iberville. Cela poussa
d'Iberville aux dernieres limites du mecontentement.
On ne sait ce qui aurait pu resulter de l'entetement de M. de Brouillan
et de l'indignation du capitaine canadien, lorsque arriva un evenement
qui changea toutes choses.
M. de Serigny, frere du chevalier, arriva de France le 15 du mois de
mai 1698. Il conduisait une escadre qui apportait les ordres les plus
pressants de se rendre a la baie d'Hudson.
La cour ayant appris que Terre-Neuve etait conquise presque entierement,
enjoignait a M. d'Iberville de se rendre aussitot a la haie d'Hudson.
On pensait que M. de Brouillan suffirait a completer la conquete par la
prise de Bonavista.
Ainsi finit l'oeuvre de M. d'Ib
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