immense
que fit la France en ne prenant pas les mesures necessaires pour
conserver cet immense territoire, dans lequel elle aurait pu creer un
empire d'une incalculable richesse: une France d'outre-mer qui eut
imprime le sceau de son genie sur ce continent.
Quand le sort des armes eut trahi le drapeau des Francais, qui lutterent
avec une indomptable energie, et qui ne succomberent que sous le nombre,
le pays tout entier fut conquis par B'Angleterre. Son gouvernement
s'etait solennellement; engage a, respecter tous les droits et
privileges des familles francaises. Neanmoins, beaucoup de ces familles
ne voulant pas rester sous la domination des Anglais, emigrerent sur la
rive gauche du Mississipi pour se trouver sur une terre francaise.
La, ces familles fonderent les etablissements de Saint-Louis,
Saint-Ferdinand, Carondelet, Saint-Charles, Sainte-Genevieve,
Nouvelle-Madrid, Gasconnade.
Ce mouvement d'emigration vers le nord-ouest se continua, et par suite,
les Franco-Canadiens fournirent les premiers groupes de colons de la
plupart des Etats de l'Ouest et de la Riviere-Rouge. Ne s'arretant
que sur les bords de l'ocean Pacifique, ils jeterent le germe des
etablissements de Vancouver et de l'Oregon.
Nous les trouvons aussi dans le Nord-Ouest canadien et jusqu'a la baie
d'Hudson. La plupart sont disperses dans les terres, ou ils trafiquent
avec les indigenes. Des centres qui deviendront vite prosperes se sont
formes au fort Edmonton, au lac Sainte-Anne, au lac La Biche.
Les Canadiens-Francais sont deja nombreux au Manitoba; ils se sont
groupes a Saint-Boniface, a Saint-Norbert, a Sainte-Agathe, a
Saint-Francois-Xavier, a Saint-Laurent.
Dans d'autres Etats, on rencontre aussi des Canadiens: il y en a
dans l'Ohio, l'Iowa, le Dakota, le Montana, le Colorado, l'Etat de
Washington, le Kansas, l'Arizona, le Nouveau-Mexique.
Disperses sur un immense territoire, entoures de populations de races
differentes, les Canadiens-Francais ont conserve leur religion. Des
qu'ils ont pu se rassembler et former des etablissements, ils ont
demande des pretres et ont eleve a leurs frais des temples au Seigneur.
La plus grande partie d'entre eux ont conserve comme un tresor precieux
leur langue et leurs habitudes nationales.
En 1864, M. E. Duvergier de Hauranne se trouvait dans le Minnesota. "Ce
pays, dit-il, est plein de Francais. Quelques-uns viennent de la mere
patrie, la plupart ont emigre du Canada par les grands lacs. Quand j
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