presentaient un combat, se precipitant et
reculant par bonds. Ils brandissaient les casse-tete, se frappaient avec
des cris de defi; et, pendant ce temps, les autres guerriers chantaient,
en marquant le temps avec des tambours, et en poussant du fond du gosier
des cris d'applaudissement, tels que: Hou! Hou! Hou! Hou! ou encore:
Che! Che! Che!
Apres la danse des guerriers, on passait a des exercices moins
effrayants. Les jeunes gens s'avancaient avec les jeunes filles. Ils
etaient richement pares a leur maniere: ils avaient des diademes de
plumes qui montaient tres haut; leurs ceintures d'orignal brodees en
rassades descendaient jusqu'aux genoux; elles etaient ornees tout autour
de disques de metal qui retentissaient comme des grelots a chaque
mouvement de la danse. Ils etaient peints de rouge, de blanc et de
jaune, disposes avec un certain art et figurant des galons et des
ornements multiplies. Les jeunes tilles portaient des eventails de
plumes dont elles accompagnaient leurs mouvements. Les jeunes gens
avaient une sorte de sceptre qui marquait la mesure.
Ces groupes representaient diverses scenes de la vie sauvage, comme le
depart pour la chasse, pour la guerre, le retour, les fiancailles, etc.
Les danseurs se lancaient avec une agilite remarquable et en tournant
sur eux-memes. "Ces danses, nous dit M. d'Iberville, etaient gracieuses
et assez jolies, et elles etaient accompagnees de chants pleins de
douceur. Quand les sauvages le veulent, ils chantent avec beaucoup
d'agrement. Ils ont l'oreille delicate, la voix belle et une disposition
remarquable pour la musique."
Le lendemain, on visita les villages. On vit 150 cabanes, avec une place
au centre, de 200 pas de largeur.
Tout autour, on voit s'etendre d'immenses prairies, sans rochers, avec
des arbres d'une grande vigueur. Sur les champs s'etalent des fleurs,
des citrouilles, des melons et du tabac d'une taille surprenante."
On alla visiter le temple, qui est au milieu du village. C'est un
edifice surmonte d'une coupole; au centre on entretient un feu
continuel. A l'extremite il y a un sanctuaire avec des tables en forme
d'autel; sur ces autels etaient disposees des fourrures precieuses et
d'autres emblemes mysterieux.
En revenant a la hauteur de Baton-Rouge, M. d'Iberville reconnut par
ses calculs qu'il etait a la latitude de Biloxi, ou se trouvaient ses
vaisseaux. Alors, il observa les rives et, trouvant au-dessous de
Baton-Rouge un courant d'eau consid
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