la langue de cette nation, et il y fit commencer
une eglise, qu'il devait remettre a un missionnaire du Canada. Lui-meme
se proposait de resider aux Natchez. Il etait capable de rendre les plus
grands services aux interets do la religion.
M. d'Iberville ayant rempli le principal objet de son excursion, et,
se sentant encore plus malade, confia a M. de Bienville la suite des
operations.
Il avait accompli au moins une partie de ce qu'il s'etait propose. Il
avait parcouru 200 lieues sur le fleuve, il en avait explore les rives,
et constate l'abondante fertilite du sol. Il avait noue des relations
avec les principales tribus du Sud; il avait pacifie leurs differends,
et les avait exhortees a vivre en amitie avec les Francais qui allaient
s'etablir chez eux.
Des missionnaires allaient fonder des sanctuaires et faire connaitre les
enseignements de la religion, contre lesquels les naturels n'avaient
aucune prevention.
M. de Montigny devait s'etablir aux Natchez, et un autre religieux
devait resider aux Oumas. En meme temps, M. Davion allait s'etablir aux
Illinois, sur l'invitation de ceux-ci, et un Pere Jesuite commencait
l'erection d'une eglise aux Bayagoulas.
M. de Tonty, ayant vu les premiers fruits de l'entreprise, recut une
mission particuliere. Il devait aller jusqu'aux Illinois, charge
des presents de M. d'Iberville pour concilier les indigenes aux
enseignements de M. Davion.
Le 24 mars, M. d'Iberville, revenant vers Bayagoulas, rencontra M.
Lesueur, son cousin, qui avait termine ses preparatifs, et qui allait
remonter jusqu'aux chutes Saint-Antoine. Il avait avec lui le sieur
Penicaud, maitre charpentier, qui a ecrit la relation de cette
entreprise. Nous en citerons quelques details.
Le 25 au matin, M. d'Iberville se dirigea vers Bayagoulas avec son frere
de Chateauguay, tandis qu'il envoyait M. de Bienville passer quelques
semaines dans les regions de l'Ouest. C'etait d'abord son dessein de
faire lui-meme cette excursion, mais son malaise etant devenu plus
grand, il lui fallut confier cette mission a son frere. Il continua son
retour en canot, avec deux hommes et le jeune de Chateauguay.
M. d'Iberville, malgre la fievre qui le tourmentait toujours, et malgre
les douleurs qui l'empechaient de marcher, passa tout ce mois a sonder
les passes, a examiner les sites pour les etablissements futurs. Enfin,
il put recueillir bien des renseignements de la part des sauvages qu'il
rencontra.
Il apprit ensuite
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