ustre marin etait afflige d'une maladie qui lui
enlevait toutes ses forces. Il voyait sa sante decliner tous les jours.
A un age qui lui permettait d'esperer une longue existence (il avait a
peine 45 ans), il se resigna noblement et il offrit avec generosite
le sacrifice de cette existence qu'il avait remplie de tant de faits
glorieux et pendant laquelle il croyait pouvoir terminer tant d'oeuvres
importantes qu'il avait si admirablement commencees.
Il avait dote son pays de conquetes immenses, il avait assure le
commerce des produits les plus varies et les plus riches, il s'etait
rendu maitre de tout un immense continent, et etait parvenu a detruire
completement le prestige militaire et naval de deux grandes puissances,
l'Angleterre et l'Espagne.
D'Iberville voyait la mort arriver a grands pas. Il lui fallait donc
renoncer a toutes ses esperances.
Ce qui aggravait sa position, c'etait la pensee qu'il abandonnait
son oeuvre a des mains qui n'etaient ni assez experimentees ni assez
eprouvees.
A la metropole les affaires etaient dirigees par des hommes d'un merite
incontestable, mais qui ne comprenaient pas l'importance, ni l'avenir de
ces pays lointains.
Au centre de ces nouvelles colonies, ceux appeles a les regir se
laissaient souvent conduire par des motifs d'interet personnel. Il eut
fallu, d'une part, des administrateurs parfaitement eclaires sur
la valeur des nouvelles conquetes; d'autre part, une direction
desinteressee sur les autorites subalternes.
C'est, dans ces tristes previsions que le chevalier d'Iberville debarqua
a la Havane, etant si malade qu'il ne pouvait plus supporter la mer. Il
fut transporte a l'hopital, ou il se prepara serieusement a recevoir les
secours de cette religion qu'il avait si fidelement observee toute sa
vie, et a laquelle il avait toujours eu recours au milieu des plus
grands dangers.
D'Iberville expira a la Havane, le 5 juillet 1706, apres avoir recu
tous les secours de la religion, comme on en trouve la preuve dans
les registres de la paroisse principale de la ville, que nous citons
ci-apres.
D'Iberville ne fut inhume que le 5 septembre, dans l'eglise paroissiale
majeure de Saint-Christophe, ou on ensevelit plus tard les restes de
Christophe Colomb, ramenes de Seville.
Voici comme est relate l'acte de deces de d'Iberville:
"En la cite de la Havane, le 5 septembre 1706, a ete inhume dans
cette sainte eglise paroissiale majeure de Saint-Christophe, M.
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