t de Versailles d'aller surprendre la
Barbade et les autres iles occidentales.
On lui accorda ce qu'il demandait. Il partit avec onze vaisseaux de Sa
Majeste et trois cents hommes d'equipage. Sur son chemin, en se rendant
aux Barbades, il attaqua l'ile de Niepce. C'etait au commencement
d'avril 1706.
Apres quelques escarmouches, les habitants, se voyant inferieurs en
nombre, et surpris par la rapidite de l'attaque, offrirent de capituler
et de se rendre avec tous leurs biens.
Pendant ce temps, la petite armee de d'Iberville parcourait le pays et
ranconnait toute la contree. Elle s'emparait des chevaux, des animaux,
des moulins, des serviteurs et des negres.
M. d'Iberville proposa des conditions de capitulation, elles furent
acceptees par le commandant anglais.
La capitulation fut signee le 4 avril 1706. On fit la liste des
prisonniers. Elle comprenait le gouverneur, 1758 hommes de guerre, tous
les habitants, y compris 7,000 negres.
D'Iberville s'etait en outre empare de trente navires, les uns armes en
guerre, les autres charges de marchandises.
Les negres faits prisonniers, s'etant enfuis sur la montagne, a un
endroit appele le _Reduit_, on stipula que dans les trois mois a partir
du jour de la capitulation, on transporterait a la Martinique 1400
negres, ou la somme de cent piastres par chaque negre qu'on ne
remettrait pas.
Les pertes faites par les Anglais a, Niepce furent immenses.
La conquete de cette ile repandit de grandes richesses a la Martinique,
ou d'Iberville alla deposer ses trophees.
D'Iberville mit bientot apres a la voile pour aller attaquer les flottes
marchandes de la Virginie et de la Caroline. Il cingla vers la Havane
afin de tomber sur la flotte de la Virginie pendant qu'elle s'assemblait
pour retourner en Europe.
Mais, dit M. Guerin, dans son _Histoire maritime de la France_, cette
entreprise importante fut interrompue par la mort prematuree de son
chef. D'Iberville, qui avait conserve sa sante pendant vingt annees de
combats glorieux, de decouvertes importantes et d'utiles fondations, fut
victime, a la Havane, d'une attaque d'epidemie. M. Guerin affirme que si
ses campagnes prodigieuses par leurs resultats avaient eu l'Europe pour
temoin, d'Iberville eut en, de son vivant et apres sa mort, un nom aussi
celebre que ceux des Jean Bart, des Duguay-Trouin, des Tourville, et
serait parvenu, sans conteste, aux plus grands commandements dans la
marine.
Depuis longtemps, cet ill
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