s les nations sauvages, et qui s'etait rendu avec
bonheur e cet ancien theatre de ses premiers exploits. Il etait au
comble de la satisfaction de voir se realiser l'oeuvre qu'il avait deja,
tentee avec l'heroique M. de La Salle.
M. d'Iberville accueillit ces nouveaux auxiliaires avec la plus entiere
cordialite. Il enjoignit d'abord a M. Lesueur, son cousin, de preparer
tout ce qui etait necessaire pour remonter le fleuve avec une vingtaine
d'hommes, afin d'aller exploiter aussitot les mines de cuivre qui lui
avaient ete signalees au 45e degre de latitude.
Il donna des compagnons a M. de Saint-Denis pour s'en aller explorer
les cotes du golfe, a, l'ouest, depuis la Palissade jusqu'a la baie
Saint-Louis.
Quant a M. de Tonty, qui connaissait les langues sauvages, ainsi que les
Canadiens qui l'avaient accompagne, il lui proposa de remonter le fleuve
avec lui. Enfin, il prit aussi avec lui l'aumonier de l'escadre,
ainsi que M. de Montigny. Son frere Chateauguay devait etre aussi de
l'expedition.
Le but de M, d'Iberville etait de reconnaitre les sites avantageux, de
voir quelle etait la fertilite de la terre et les productions utiles,
enfin de lier des relations avec toutes les tribus sauvages, dont il
avait dessein de se servir pour l'exploitation et la colonisation du
pays.
Il partit le 1er mars 1700, et en deux jours il atteignit la premiere
ile du Mississipi en quittant la mer. Il parait que c'est alors qu'il
commenca a etre atteint de la fievre et de douleurs extremement vives
aux genoux, qui venaient probablement de toutes les fatigues qu'il
avait ressenties dans les expeditions precedentes. Il chercha d'abord
a vaincre son mal et continua sa marche, mais au bout de quelques
semaines, les douleurs furent si vives, qu'il fut oblige de revenir sur
ses pas.
Le 3 mars 1700, il debarquait aux Oumas, et renouvelait les arrangements
qu'il avait faits avec eux lors de son premier voyage.
Les jours suivants il atteignit le port qui se trouve a l'extremite nord
de la nation des Oumas.
Le 10, il visitait les Natchez, qu'il considerait comme la nation
sauvage la plus intelligente, et ou il voulait etablir une station
principale, a laquelle il desirait donner le nom de Sainte-Rosalie, en
l'honneur de la patronne de madame la marquise de Pontchartrain.
Le 14 mars, arrivee aux Tasmas, a 15 lieues des Natchez, au 34e degre
de latitude. Ce fut le point extreme ou se rendit M. d'Iberville. M. de
Montigny connaissait
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