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leur conduite en rapport avec leurs pieuses convictions. Ils rappellent
les heros des croisades.
M. d'Iberville pourvut ensuite a l'organisation de la nouvelle colonie.
Il mit son frere de Serigny a la tete des stations; il demanda ensuite a
M. Fitz-Maurice de se charger de l'administration spirituelle, puis il
repartit pour la France, le 24 septembre 1697, bien que la saison fut
deja avancee.
Il avait installe a bord du _Profond_ l'equipage du _Pelican_, qui avait
sombre; il y avait ajoute une partie de l'equipage de l'_Hudson-Bay_, et
enfin la garnison du fort, qu'il devait rapatrier.
Une heure apres le depart le _Profond_ echouait, mais ce ne fut qu'une
alerte de peu de duree, car la maree survenant, on put continuer la
route.
A cette epoque de l'annee, le soleil baissait sur l'horizon a mesure
que l'on avancait vers le nord, et au bout de quelques jours, il ne
paraissait plus et l'on ne pouvait plus prendre la hauteur pour se
diriger.
Aussi, dit M. Bacqueville de La Potherie, on avancait dans les tenebres;
on ne voyait plus rien, et par surcroit, il arriva une tres forte
tempete.
Avec tout cela, il fallait trouver le detroit pour sortir de cette mer
tempetueuse. Apres plusieurs jours d'inquietude et de tatonnements, on
put reconnaitre qu'on etait a l'entree du detroit et en face de l'ile de
Sasbre. On continua la marche avec plus d'assurance, en allant toujours
a l'est, et, le 2 octobre, c'est-a-dire huit jours apres le depart du
fort Nelson, l'escadre se trouvait a, 50 lieues de l'entree ouest du
detroit, devant le cap Charles, au 63e degre de latitude, presque au
milieu du parcours du detroit.
On longea ensuite les iles Bonaventure. Ces iles avaient ete ainsi
nommees dans une expedition precedente, du nom du capitaine de fregate
Bonaventure, qui avait accompagne le chevalier en 1689.
On passa ensuite devant les iles sauvages et devant le cap Dragon, au
62e degre de latitude.
Le 9 d'octobre on longeait les iles Button, et enfin le 10 octobre 1697,
on etait hors de danger a l'entree du detroit, ou l'on avait passe
precedemment le 7 juillet, en se rendant dans la baie d'Hudson.
M. de La Potherie cite alors ces vers d'Horace adresses a Virgile, qui
se rendait d'Italie a Athenes avec un vent de nord-ouest:
Ventorumque regat pater,
Obstrictis aliis, proeter Iapyga...
C'etait le vent d'Iapyx qui etait favorable a Virgile, comme lu vent
nord-ouest qui poussait l'escadre vers la so
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