deurs du milieu
du jour, les spectacles feeriques du soleil couchant, tout etait nouveau
pour ces rudes explorateurs des regions du nord.
CHAPITRE III
ARRIVEE AUX ANTILLES.
Enfin, on contempla, les cimes lointaines de la plus belle ile de
l'archipel Indien; c'etait l'ile d'Haiti, que les Espagnols, un souvenir
de la patrie, avaient baptisee du nom gracieux d'Hispaniola. Cette ile,
presque aussi grande que l'Irlande, s'eleve en pyramide sur l'Ocean.
Dans le lointain, l'on contemplait des montagnes qui semblaient etagees
jusqu'a la hauteur de 3,000 pieds, elles presentaient les formes les
plus elegantes. On pouvait admirer sur l'horizon les cimes bleues des
derniers sommets; sur lea penchants, des forets et une vegetation
abondante; sur les rives, les dentelures des baies, coupees par des
promontoires couverts de mousse et venant apporter jusqu'au sein de la
mer des geants de verdure qui baignaient leurs branches au sein des
ondes les plus transparentes. Ces eaux refletaient le pur azur du ciel;
au loin, des echappees laissaient contempler des etendues immenses,
plantees de palmiers et d'orangers, qui offraient des dispositions
regulieres comme celles de la main de l'homme.
Les richesses de la nature tropicale resplendissaient partout; des
pins et des palmiers enormes, des cactus gigantesques. C'etait une
succession, non interrompue de prodiges.
Les equipages acclamaient au passage ces visions enchantees, et
faisaient retentir les airs de cantiques sacres que la surface unie des
eaux rendaient encore plus eclatants.
"Le 3 decembre, nous voyons le cap Francais, qui avait ete atteint en 39
jours depuis le depart de Brest. Aussitot l'equipage se met a l'oeuvre
et l'on fait de l'eau, du bois, de la viande fraiche et des volailles
pour le soulagement des hommes. On fait du biscuit avec la fleur, parce
qu'il n'y avait pas eu de place pour en emporter sur les batiments;
enfin, l'on monte les embarcations, les biscayennes qui avaient ete
mises _en bottes_ sur le pont.
M. de Chateaumorand etait arrive le 30 novembre 1698.
C'etait le commandant d'un batiment du 50 canons, nomme le _Francais_,
qui avait ete designe pour venir assister M. d'Iberville dans sa prise
de possession des rives du golfe du Mexique. Il etait le neveu de M. de
Tourville et le parent de M. d'Urfe, pretre de Saint-Sulpice a Montreal,
Enfin, comme M. Ducasse, le gouverneur, ne se trouvait pas au Cap, mais
avait ete se reposer au sud de l'
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