Mexique en 1700.
Charles de Longueuil fut gouverneur de Montreal; de Bienville, deuxieme
du nom, fut gouverneur de la Louisiane pendant quinze ans; Antoine de
Chateauguay devint gouverneur de la Guyane. Catherine-Jeanne fut mariee
au sieur de Noyan, capitaine de la milice; Marie-Anne fut mariee en 1699
au sieur de La Chassoigne, gouverneur des Trois-Rivieres.
Voici donc une famille qui est un precieux temoignage de l'etat des
choses sous l'ancien regime; une famille modeste, mais elevee avec les
soins qu'inspire la religion, et qui, grace a ce secours, fournit tant
de sujets remarquables. Le gouvernement etait juste appreciateur du
merite, et il n'hesitait pas a mettre les petits-fils d'un humble
aubergiste au premier rang, quand il les en voyait dignes.
Nous trouvons sur les registres de Notre-Dame l'acte de naissance de
Pierre d'Iberville, notre heros, et nous le transcrivons ici:
Le 20 juillet 1661, ai baptise Pierre, fils de Charles Le Moyne et
de Catherine Primot, sa femme. Le parrain, Jean Grevier, au nom
de noble homme Pierre Boucher, [10] demeurant au cap pres des
Trots-Rivieres; et marraine, Jeanne Le Moyne, femme de Jacques Le
Ber, marchand.
Signe: PEROT, cure de Montreal.
[Note 10: C'est ce Pierre Boucher qui a donne une notice interessante
sur la Nouvelle-France. Il devint gouverneur des Trois-Rivieres et est
l'ancetre de personnages remarquables: La Verendrie, qui explora le
Nord-Ouest; la soeur d'Youville, fondatrice des soeurs Grises, et enfin
M. de Boucherville, premier ministre de la province de Quebec de 1874 a
1878.]
Tandis que les jeunes filles allaient recevoir l'enseignement de la
soeur Bourgeois et de Mlle Mance, les jeunes gens etaient formes par les
messieurs du Seminaire, et principalement par M. Souart et M. Perot.
M. Souart avait organise une ecole formee sur le modele des maitrises de
France, et les enfants, malgre l'eloignement, recevaient l'instruction
telle qu'on la donnait dans les meilleures ecoles de la mere patrie.
M. Souart etait un maitre consomme. M. Perot nous a laisse, dans les
registres de la paroisse, des temoignages precis de sa capacite: on
remarque une ecriture d'une delicatesse comparable a la gravure, une
redaction irreprochable, une connaissance par faite de la langue.
Ceux d'entre les jeunes gens qui, apres quelques annees d'etudes,
montraient des inclinations pour l'etat ecclesiastique, etaient envoyes
au college des Jesuite
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