iance des sauvages, qui
le distinguaient entre tous et l'avaient honore d'un nom sauvage; ils
l'appelaient Akouassen, c'est-a-dire la perdrix, a cause de son agilite
extraordinaire et peut-etre aussi a cause de son teint normand et
vermeil. M. de Frontenac se disposait a partir pour rejoindre les
envoyes, lorsqu'il fut remplace dans son gouvernement par M. de La
Barre, qui mit a execution le projet de son predecesseur.
M. de La Barre partit de Montreal le 25 juin 1684 avec M. Le Moyne. Il
se rendit au lac Ontario, puis a l'embouchure d'une riviere ou se trouve
maintenant la ville d'Oswego. Il envoya de la M. Le Moyne chez les
Onnontagues, qui paraissaient bien disposes. M. Le Moyne revint avec
plusieurs chefs indiens qui entrerent en pourparlers avec le gouverneur.
C'etait M. Le Moyne qui interpretait les allocutions de M. de La Barre
et les reponses du chef iroquois. Mais ces pourparlers n'eurent pas
d'issue, parce que les Onnontagues ne voulaient pas s'engager a part
des autres nations, et craignaient de se mettre en butte a leur
ressentiment; car ces nations etaient irritees de n'avoir pas ete
appelees a ces conferences, M. Le Moyne avait prevenu M. de La Barre,
qui ne voulut pas l'ecouter. Il ne consentit a aucun arrangement, ce
qui mit fin a ces entrevues, et il revint mecontent des pretentions des
sauvages.
De nouveaux evenements tournerent les esprits vers d'autres interets,
ainsi que nous allons le voir au chapitre Suivant.
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE Ier
EXPEDITIONS A LA BAIE D'HUDSON.
Les circonstances que les jeunes Le Moyne attendaient, se presenterent
enfin vers l'annee 1686.
Il y avait longtemps que le gouvernement voulait prendre une decision
pour les pays du Nord occupes d'abord par les Francais et enleves depuis
par les Anglais.
Colbert avait ecrit a M, Denonville, le nouveau gouverneur general, de
s'en occuper activement. Ces pays commencaient au 51 deg. de latitude,
et comprenaient le Labrador, la baie d'Hudson et les contrees
environnantes. Ils etaient tres importants par leur position au milieu
de tribus nombreuses, et surtout pour le commerce des fourrures, que
l'on savait plus belles a mesure que l'on approchait du pole nord.
Il y avait des annees ou l'on avait pu recueillir jusqu'a 800,000
pieces. C'etait un revenu de plusieurs millions que l'on pouvait
percevoir, et, de nos jours, malgre la diminution du gibier, on a
recueilli a la baie d'Hudson, en castors, en origna
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