peditions pour les
secours qu'il pouvait donner aux hommes malades ou blesses, et on fin
pour la celebration des saints mysteres. Mais il y avait encore une
autre raison qui accompagnait toutes les decisions des hommes de guerre
dans la Nouvelle-France: c'est que tout ce qu'on faisait avait pour but
principal d'avoir des relations avec les sauvages et de leur donner la
connaissance de la vraie religion. Aussi le Pere Silvy nous dit, dans sa
relation, "qu'il a des rapports avec des sauvages de differentes tribus,
qu'il comprend la langue de plusieurs d'entre eux et qu'il espere
que Dieu, dans sa bonte, donnera a ces pauvres gens la grace de se
convertir."
Telle fut donc la premiere expedition a la mer du Nord, expedition qui,
tout en faisant le plus grand honneur au chevalier de Troyes, mit en
grand relief les qualites du chevalier d'Iberville et de ses freres.
C'est ce que fait remarquer aussi le Pere Silvy: "Voila, dit-il dans sa
lettre a Mgr de Saint-Vallier, le coup d'essai de nos Canadiens sous la
sage conduite du brave M. de Troyes, et de messieurs Sainte-Helene et
d'Iberville, ses lieutenants."
[Illustration: Carte de la baie d'Hudson.]
LA BAIE D'HUDSON.
Vaste baie au nord de l'Amerique septentrionale, communiquant avec
l'Atlantique par le detroit du meme nom; par 51 deg. a 70 deg. de
latitude nord, et par 79 deg. a 98 deg. de longitude. Elle baigne la
Nouvelle-Bretagne a l'ouest, au sud et a l'est; au nord, elle se
reunit a la mer polaire. C'est sur ses bords que se trouvent tous
les forts qui ont ete le theatre des exploits d'Iberville. Elle
recoit un grand nombre d'affluents; les rivieres Sainte-Anne, des
Saintes-Huiles, de Bourbon, de la Rive. Au sud-ouest, le fort de
Monsipi, puis les forts de New-Savane, Bourbon; au sud-est le fort
de Rupert. C'est la qu'on trouvait les iles Weston, du Retour,
Mansfield, de Saint-Charles, et a l'extremite est, dans le detroit
d'Hudson, les iles Button, decouvertes par Anscolde, et explorees
par Hudson en 1610. La compagnie de la baie d'Hudson s'etablit sous
Charles II, en 1670, a l'endroit qu'on appela le fort de Rupert.
"Ces deux genereux freres se sont merveilleusement signales et les
sauvages qui ont vu ce qu'on a fait en si peu de temps et avec si peu
de carnage, en sont si frappes qu'ils ne cesseront jamais d'en parler
partout ou ils se trouveront."
Les sauvages en effet, avaient une
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