ncore aujourd'hui ce sentier.]
Sainte-Helene et d'Iberville furent designes pour faire le tour de la
place et chercher a penetrer par la palissade qui regarde le desert. Le
sergent Laliberte, du regiment de Carignan, fut envoye avec ses hommes
pour couper la palissade sur le cote et s'en aller tirer sur les
embrasures de la redoute.
Le chevalier de Troyes se reservait de faire enfoncer la porte de la
facade avec le belier.
Sainte-Helene et d'Iberville, en se rendant a leur poste, commencerent
avec leurs hommes a lier les canons de la palissade par la volee avec de
fortes cordes attachees a des madriers, de maniere que si l'on mettait
le feu aux canons, en reculant ils auraient arrache la palissade. Ils
escaladerent la cloture en arriere du fort et ils s'en vinrent aussitot
ouvrir la porte du cote du bois, car elle n'etait fermee qu'au verrou,
et ils firent entrer leurs hommes; ils revinrent aussitot vers la porte
de la redoute, que le chevalier de Troyes se mettait en devoir de briser
avec le belier.
En meme temps, les soldats faisaient feu dans les embrasures de la
redoute, avec des cris affreux a l'iroquoise: Sassa Koues! Sassa Koues!
qu'ils prononcaient au plus haut de la voix, comme les Indiens.
Quelques Anglais, s'etant reveilles au bruit, parurent sur la
plate-forme et se mirent a pointer les canons sur les assaillants,
qu'ils prenaient pour des sauvages. Sainte-Helene visa le premier qui se
presenta aux embrasures et lui cassa la tete du premier coup de fusil.
Pendant ce temps, le belier avait commence a produire son effet. Des que
la porte fut a moitie demontee, d'Iberville, sans calculer le danger
qu'il pouvait courir, se jeta dedans, l'epee d'une main et son fusil de
l'autre.
Les Anglais, surpris, se precipiterent sur la porte, qui tenait encore
par quelques ferrements, et la refermerent.
D'Iberville, place avec les ennemis dans l'obscurite la plus profonde,
"ne voyait ni ciel ni terre" il se detendit comme il put avec la crosse
de son fusil, puis, entendant descendre de nouveaux assaillants d'un
escalier, il tira au hasard. Les Anglais hesitaient, croyant avoir
affaire a un grand nombre; mais ils eurent bientot reconnu leur erreur,
lorsque les Francais, ayant reussi a briser la porte, se precipiterent
en foule, l'epee a la main, et trouverent les Anglais nus et sans armes.
Ils avaient ete reveilles on sursaut et ne s'etaient pas apercus des
premiers mouvements de l'attaque. Trompes par les cr
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