s de Quebec; les autres s'exercaient pour la
profession militaire et etudiaient les lettres et les mathematiques.
Cette ecole de M. Souart, etant aussi une maitrise, devait concourir au
service religieux. Les enfants servaient la messe; de plus, ils etaient
formes au chant religieux et aux ceremonies ecclesiastiques, comme cela
se passe dans toute maitrise.
On observait le reglement de la paroisse de Saint-Sulpice de Paris pour
l'instruction religieuse et la preparation a la premiere communion. M.
de Queylus avait pratique cet enseignement a la cure de Saint-Sulpice,
ainsi que M. de Fenelon, et ils le continuaient a Montreal, tandis que
le frere de M. de Fenelon, le futur archeveque de Cambray, remplissait
les memes fonctions a la cure de Paris, a laquelle il etait attache.
Le catechisme dont on se servait venait de Paris; il avait ete compose
sous la direction de M. Olier, et il a ete conserve jusqu'a ce jour en
Canada, presque sous la meme forme, d'apres la redaction d'un pretre de
Saint-Sulpice, M. Languet, qui devint plus tard archeveque de Sens.
Voici les noms des enfants qui firent la premiere communion, vers 1674,
avec Pierre d'Iberville:
Robutel de Saint-Andre, Aubuchon, Louis Descaries, Antoine de La Porte,
Pierre, Paul et Jean Le Moyne, Paul et Nicolas d'Ailleboust de Manthet,
Urbain Tessier, Gabriel de Montigny, Pierre Cavelier, Benoit et Jean
Barret, Jacques Le Ber, Zacharie Robutel, et Duluth.
Ces noms sont precieux a conserver, ce sont les noms d'enfants nes sur
le sol canadien des les premiers temps, et qui, a differents titres, ont
acquis des droits a la notoriete nationale.
Ainsi Jean, Pierre et Paul Le Moyne allerent a la baie d'Hudson en 1686.
D'Ailleboust de Manthet parcourut le Nord-Ouest et, dans un memoire
remarquable, fit connaitre les richesses de la Louisiane.
Gabriel de Montigny accompagna Pierre d'Iberville a Terre-Neuve en 1686;
Jean Barret suivit M. de La Salle dans ses expeditions et perit dans un
naufrage.
Duluth explora le lac Superieur.
Ces enfants s'instruisaient de la religion en meme temps qu'ils
s'initiaient aux exercices militaires, comme il convient dans une place
de guerre. Le dimanche, ils revetaient les habits de choeur et aimaient
a prendre part aux ceremonies; et ensuite, aux jours de conge, ils
prenaient le costume des jeunes sauvages et s'en allaient aux environs,
avec des arcs et des fleches, chasser le gibier, qui etait d'une
abondance extraordinaire.
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