ecoles ou les jeunes gens faisaient
leur apprentissage d'officiers.
On y enseignait les mathematiques, l'hydrographie, le service du canon.
On assujettissait les pilotes et les artilleurs a apprendre leur metier
autrement que par routine, et les eleves de la marine profitaient de cet
enseignement.
On voit tout cela regle et dispose avec la plus grande habilete par
le grand ministre dans ses lettres aux intendants maritimes: Amous,
Matharel, du Terron, du Seul, dans les annees 1661, 1670 et 1671, et
enfin dans sa grande ordonnance sur la marine, en 1680. Cotte ordonnance
a ete conservee, et elle se trouve au deuxieme livre du Code du commerce
actuellement en vigueur.
Le roi secondait ces mesures de tout son pouvoir. Il avait d'abord fait
appel aux principales familles des cotes maritimes, pour leur faire
destiner quelques-uns de leurs enfants a la marine; il s'etait aussi
adresse aux grandes familles des colonies, qui devaient retirer tant
d'avantages de l'accroissement des forces navales.
M. Le Moyne repondit a ces invitations en envoyant trois de ses
enfants dans les ecoles de France: de Sainte-Helene, d'Iberville et de
Maricourt. Il est probable que c'est alors que M. Testard de Montigny
envoya aussi son fils, l'ami des jeunes Le Moyne.
D'Iberville, avec ses freres, passa quatre on cinq ans dans
l'apprentissage de la vie de marin. Il commenca par etudier aux ecoles,
et ensuite il continua ses travaux avec ses freres sur les vaisseaux du
roi en campagne.
C'etait le temps des grandes luttes de la France sur les mers avec
l'Angleterre et la Hollande. La France remporta alors plusieurs
victoires signalees. Nous ne savons pas avec lequel des commandants les
jeunes Le Moyne firent alors leur apprentissage; mais l'occasion ne
devait par leur manquer, puisque les eleves de marine n'etaient pas plus
inactifs que le reste de la flotte.
En 1676, le duc de Vivonne, assiste de Duquesne, lieutenant general
de la marine, se rendit en Sicile. Il y trouva les Espagnols et les
Hollandais reunis. Ceux-ci avaient pour commandant leur plus grand homme
de guerre, l'amiral Ruyter.
Un premier combat, livre pres de l'ile de Stromboli, fut indecis; mais
un second, livre pres de Syracuse, fut une complete victoire pour les
Francais; Ruyter y fut tue. Enfin, Vivonne et Tourville, continuant
leur course, atteignirent encore une fois, devant Palerme, les flottes
ennemies et les ecraserent. La France eut des lors l'empire de la
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