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t un des pretres, monte sur un escabeau, retira l'ostensoir de sa niche fleurie et le remit a Monseigneur, et l'auguste officiant, l'elevant en l'air, traca au- dessus des fideles le signe de la croix. Le frisson qui m'agita a cette minute avait secoue toute la foule. C'etait un des de ces frissons collectifs qui revelent a un peuple sa foi commune. Quand je rentrai dans mon uniforme de collegien, j'etais encore tout vibrant. Ma mere m'attendait. Elle comprit ce que je venais d'eprouver, et je vis ses yeux se remplir de larmes tandis qu'elle m'embrassait avec orgueil. Elle-meme, se sacrifiant, n'avait pas suivi la ceremonie, parce qu'il fallait garder la maison et la preparer pour les invites que nous devions recevoir ce jour-la. Mais elle etait allee s'agenouiller devant le portail, cachee par les sapins, quand la procession avait passe. A travers les branches je l'avais bien vue. Elle avait joint, pour un court moment, la part de Marie a celle de Marthe. A son tour mon pere revint. Il avait chaud, il etait fatigue, car on lui avait fait l'honneur de lui offrir un des cordons du dais, et bien qu'il fut chauve, il etait reste decouvert, au risque d'une insolation. --Chere femme! dit-il simplement. Et il serra ma mere sur son coeur. Jamais, devant moi, il n'avait montre sa tendresse, et c'est pourquoi j'en ai garde memoire. Lui aussi, un grand enthousiasme l'animait. Puis ce fut grand-pere, tout souriant, tout pimpant, se redingote boutonnee de travers et son chapeau noir un peu de cote, mais, a part ces details, d'un correction de tenue presque irreprochable. --Eh bien! lui demanda ma mere avec une douceur triomphante, cette fois vous y avez assiste? Il parait que les autres annees il s'en allait et ne reparaissait que le soir. Je comprenais a mille nuances que sur le terrain religieux il n'y avait pas, chez moi, une entente absolue et que d'ordinaire on evitait ce sujet de discussion. Mon grand-pere ne put retenir son petit rire impertinent que d'habitude il epargnait a ma mere: --Superbe, superbe! On se serait cru a la fete du soleil. Les paiens n'auraient pas fait mieux. Le visage de ma mere s'empourpra. Elle se pencha vers moi et m'envoya au dehors sous un pretexte de commission. Au moment de sortir, j'entendis la voix nette de mon pere: --Je vous en prie, ne plaisantez pas sur ce chapitre devant les enfants. Et l'ironique voix repondit: --Mais je ne plaisante pas. Dans la rue le r
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