a le vieux Pardaillan, avec une poignante angoisse.
--Je suis la! dit le chevalier.
Ils se turent brusquement, pris de cet indicible etonnement qui est le
premier signe de la terreur: en effet, leurs voix resonnaient d'etrange
facon, avec cette meme sonorite metallique qu'avait eue la porte en se
Refermant.
Instinctivement, les deux hommes avaient tendu les bras devant eux;
leurs mains se rencontrerent et s'etreignirent.
Dans ce mouvement, ils firent chacun un pas pour se rapprocher l'un de
l'autre.
Mais ils s'arreterent soudain, et la meme sensation d'etonnement les
immobilisa; en voulant marcher, ils avaient senti que le plancher
n'etait pas sur un plan horizontal, mais qu'il s'inclinait sur une pente
assez raide.
Le vieux Pardaillan se baissa vivement et toucha ce plancher.
--Du fer! gronda-t-il en se redressant.
Alors, ensemble, ils reculerent, remontant la pente de cet etrange
plancher de fer.
Au bout de trois pas, ils furent arretes par la muraille et, l'ayant
touchee, ils constaterent qu'elle etait en fer!
Ils etaient entoures de fer. Ils etaient dans une chambre de fer!
Pourtant, contre la muraille, leurs pieds se sentaient d'aplomb. La
declivite ne commencait qu'a un demi-pas du mur de fer.
--Ne bouge pas de la! fit le vieux Pardaillan. Je ne sais dans quel
traquenard nous sommes tombes. Mais ce doit etre effroyable. Je veux
pourtant me rendre compte...
Alors, il se mit a suivre la muraille en comptant ses pas a haute voix,
afin de rester en communication avec le chevalier.
Il marchait le long de cette bordure horizontale sorte de sentier qui
cotoyait le pied des murs.
Lorsque, ayant fait le tour de cette case, il rejoignit son fils, il
avait compte vingt-quatre pas; huit de chaque cote dans le sens de la
longueur et quatre dans le sens de la largeur.
La cage etait donc d'assez vastes proportions. Ni banc ni siege d'aucune
sorte, ni aucun des ustensiles qui garnissent un cachot: partout la
muraille etait unie.
Ils songerent-qu'on les avait enfermes dans cette cage pour les y
laisser mourir de faim et de soif.
Un moment, l'effroi penetra dans ces ames indomptables.
Mais, bientot, chacun d'eux songeant qu'il ne devait pas augmenter les
souffrances de l'autre par sa propre faiblesse, ils raffermirent leurs
coeurs, et se prenant par la main:
--Je pense, dit Pardaillan pere, que voici la fin de notre carriere.
--Est-ce qu'on sait? dit froidement le chevalier.
--Soit
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