r le president de la convention a
un cinquieme etage, et que c'est la que logent le genie et la vertu. La
proposition de Manuel est donc rejetee, et les ennemis de la Gironde
pretendent qu'elle a voulu decerner a son chef Petion les honneurs
souverains.
Apres cette proposition, une foule d'autres se succedent sans
interruption. De toutes parts on veut constater par des declarations
authentiques les sentimens qui animent l'assemblee et la France. On
demande que la nouvelle constitution ait pour base l'egalite absolue, que
la souverainete du peuple soit decretee, que haine soit juree a la
royaute, a la dictature, au triumvirat, a toute autorite individuelle, et
que la peine de mort soit decretee contre quiconque en proposerait une
pareille. Danton met fin a toutes les motions, en faisant decreter que la
nouvelle constitution ne sera valable qu'apres avoir ete sanctionnee par
le peuple. On ajoute que les lois existantes continueront provisoirement
d'avoir leur effet, que les autorites non remplacees seront provisoirement
maintenues, et que les impots seront percus comme par le passe, en
attendant les nouveaux systemes de contribution. Apres ces propositions et
ces decrets, Manuel, Collot-d'Herbois, Gregoire, entreprennent la question
de la royaute, et demandent que son abolition soit prononcee sur-le-champ.
Le peuple, disent-ils, vient d'etre declare souverain, mais il ne le sera
reellement que lorsque vous l'aurez delivre d'une autorite rivale, celle
des rois. L'assemblee, les tribunes se levent pour exprimer une
reprobation unanime contre la royaute. Cependant Bazire voudrait, dit-il,
une discussion solennelle sur une question aussi importante, "Qu'est-il
besoin de discuter, reprend Gregoire, lorsque tout le monde est d'accord?
Les cours sont l'atelier du crime, le foyer de la corruption, l'histoire
des rois est le martyrologe des nations. Des que nous sommes tous
egalement penetres de ces verites, qu'est-il besoin de discuter?"
La discussion est en effet fermee. Il se fait un profond silence, et, sur
la declaration unanime de l'assemblee, le president declare que la royaute
est abolie en France. Ce decret est accueilli par des applaudissemens
universels; la publication en est ordonnee sur-le-champ, ainsi que l'envoi
aux armees et a toutes les municipalites.
Lorsque cette institution de la republique fut proclamee, les Prussiens
menacaient encore le territoire. Dumouriez, comme on l'a vu, s'etait porte
a Sainte-Mene
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