pouvait pas l'etre en
s'adressant a une majorite qui condamnait dans le parti violent les
mesures revolutionnaires memes, et qui par consequent etait peu propre a
les employer contre lui. La loi fut ajournee; et la commission des neuf,
instituee pour aviser aux moyens de maintenir le bon ordre, devint pour
ainsi dire inutile.
L'assemblee cependant montrait un peu plus d'energie, des qu'il s'agissait
de reprimer les ecarts de la commune. Alors elle semblait defendre son
autorite avec une espece de jalousie et de force. Le conseil-general de la
commune, mande a la barre a cause de la petition contre le projet d'une
garde departementale, vint se justifier. Il n'etait plus, disait-il, celui
du 10 aout. Quelques prevaricateurs s'etaient rencontres parmi ses
membres, on avait eu raison de les denoncer, mais ils ne se trouvaient
plus dans son sein. "Ne confondez pas, ajoutait-il, les innocens et les
coupables. Rendez-nous la confiance dont nous avons besoin. Nous voulons
ramener le calme necessaire a la convention pour l'etablissement de bonnes
lois. Quant a l'envoi de cette petition, ce sont les sections qui l'ont
voulu, nous ne sommes que leurs mandataires; mais on les engagera a s'en
desister."
Cette soumission desarma les girondins eux-memes, et, a la requete de
Gensonne, les honneurs de la seance furent accordes au conseil general.
Cette docilite des administrateurs pouvait bien satisfaire l'orgueil de
l'assemblee, mais elle ne pouvait rien quant aux veritables dispositions
de Paris. Le tumulte augmentait a mesure qu'on approchait du 5 novembre,
jour fixe pour entendre Robespierre. La veille, il y eut des rumeurs en
sens divers. Des bandes parcoururent Paris, les unes en criant: "A la
guillotine, Robespierre, Danton, Marat!" les autres en criant: "A la mort,
Roland, Lasource, Guadet!" On s'en plaignit aux Jacobins, ou il ne fut
parle que des cris pousses contre Robespierre, Danton et Marat. On
accusait de ces cris des dragons et des federes, qui alors etaient encore
devoues a la convention. Robespierre jeune parut de nouveau a la tribune,
se lamenta sur les dangers de l'innocence, repoussa un projet de
conciliation propose par un membre de la societe, en disant que le parti
oppose etait decidement contre-revolutionnaire, et qu'on ne devait garder
avec lui ni paix ni treve; que sans doute l'innocence perirait dans la
lutte, mais qu'il fallait qu'elle se sacrifiat, et qu'on laissat succomber
Maximilien Robespierre, parc
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