traite aux Autrichiens. La defaite de l'armee defensive eut amene
naturellement la reddition de la place. Mais l'exemple des grandes
manoeuvres strategiques n'avait pas encore ete donne, et d'ailleurs
Dumouriez manqua ici, comme dans une foule d'occasions, de la reflexion
necessaire. Il partit de Bruxelles le 19. Le 20, il traversa Louvain; le
22, il joignit l'ennemi a Tirlemont, et lui tua trois ou quatre cents
hommes. La, encore retenu par un denuement absolu, il ne repartit que le
26. Le 27, il arriva devant Liege, et eut a soutenir un fort engagement a
Varoux, contre l'arriere-garde ennemie. Le general Staray, qui la
commandait, se defendit glorieusement, et recut une blessure mortelle.
Enfin, le 28 au matin, Dumouriez entra dans Liege, aux acclamations du
peuple, qui etait la dans les dispositions les plus revolutionnaires.
Miranda avait pris la citadelle d'Anvers le 29, et pouvait achever le
circuit de la Belgique, en marchant jusqu'a Ruremonde. Valence occupa
Namur le 2 decembre. Clerfayt se porta vers la Roer, et Beaulieu vers le
Luxembourg.
Dans ce moment, toute la Belgique etait occupee jusqu'a la Meuse; mais il
restait a conquerir le pays jusqu'au Rhin, et de grands obstacles se
presentaient encore a Dumouriez. Soit la difficulte des transports, soit
la negligence des bureaux, rien n'arrivait a son armee; et quoiqu'il y eut
d'assez grands approvisionnemens a Valenciennes, tout manquait sur la
Meuse. Pache, pour satisfaire les jacobins, leur avait ouvert ses bureaux,
et la plus grande desorganisation y regnait. On y negligeait le travail,
on y donnait, par inattention, les ordres les plus contradictoires. Tout
service devenait ainsi presque impossible, et tandis que le ministre
croyait les transports effectues, ils ne l'etaient pas. L'institution du
comite des achats avait encore augmente le desordre. Le nouveau
commissaire, nomme Ronsin, qui avait remplace Malus et d'Espagnac, en les
denoncant, etait dans le plus grand embarras. Fort mal accueilli a
l'armee, il avait ete effraye de sa tache, et, sur l'ordre de Dumouriez,
il continua les achats sur les lieux, malgre les dernieres decisions. Par
ce moyen, l'armee avait eu du pain et de la viande; mais les vetemens, les
moyens de transport, le numeraire et les fourrages manquaient absolument,
et tous les chevaux mouraient de faim. Une autre calamite affligeait cette
armee, c'etait la desertion. Les volontaires, qui dans le premier
enthousiasme avaient couru en C
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