plus vouloir de
l'affiliation, et annoncaient qu'au premier signal elles voleraient a
Paris pour soutenir l'assemblee. Toutes demandaient surtout la radiation
de Marat, et quelques-unes celle de Robespierre lui-meme.
Les jacobins desoles avouaient que l'opinion se corrompait en France; ils
se recommandaient de se tenir unis, de ne pas perdre de temps pour ecrire
dans les provinces, et eclairer leurs freres egares; ils accusaient le
traitre Roland d'arreter leur correspondance, et d'y substituer des ecrits
hypocrites qui pervertissaient les esprits. Ils proposaient un don
volontaire pour repandre les bons ecrits, et particulierement les
_admirables_ discours de Robespierre, et ils cherchaient les moyens de les
faire parvenir malgre Roland, qui violait, disaient-ils, la liberte des
postes. Cependant ils convenaient d'une chose, c'est que Marat les
compromettait par la violence de ses ecrits; et il fallait, suivant eux,
que la societe-mere apprit a la France, quelle difference elle mettait
entre Marat, que son temperament enflamme emportait au-dela des bornes, et
le sage, le vertueux Robespierre, qui, toujours dans la veritable limite,
voulait sans faiblesse, mais sans exageration, ce qui etait juste et
possible. Une forte dispute s'etait engagee sur ces deux hommes. On avait
reconnu que Marat etait une tete forte et hardie, mais trop emportee. Il
avait ete utile, disait-on, a la cause du peuple, mais il ne savait pas
s'arreter. Les partisans de Marat avaient repondu qu'il ne croyait pas
necessaire d'executer tout ce qu'il avait dit, et qu'il sentait mieux que
personne le terme ou il fallait s'arreter. Ils citaient diverses paroles
de lui. Marat avait dit: _Il ne faut qu'un Marat dans la republique.--Je
demande le plus pour obtenir le moins.--Ma main secherait plutot que
d'ecrire_, _si je croyais que le peuple executat a la lettre tout ce que
je lui conseille.--Je surfais au peuple, parce que je sais qu'il me
marchande_." Les tribunes avaient appuye cette justification de Marat par
leurs applaudissemens. Pourtant la societe avait resolu de faire une
adresse, dans laquelle, decrivant le caractere de Marat et de Robespierre,
elle montrerait quelle difference elle faisait entre la sagesse de l'un et
la vehemence de l'autre[1]. Apres cette mesure, on en proposa plusieurs
autres, et surtout on se promit de demander continuellement le depart des
federes pour la frontiere. Si on apprenait en effet que l'armee de
Dumouriez s'affa
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